RCA : renouvellement de l’embargo sur les armes

Le Conseil de sécurité a décidé de proroger d’un an l’embargo sur les armes imposé à la République centrafricaine (RCA).

 

En adoptant le 30 juillet dernier la résolution 2588 (2021) par 14 voix pour et une abstention (Chine), Le Conseil de sécurité a décidé de proroger d’un an l’embargo sur les armes imposé à la République centrafricaine (RCA). Mais pour la première fois, les autorités centrafricaines accusent la ministre des affaires étrangères de ne pas être à la hauteur de l’enjeu. Pourquoi ?

Selon la ministre centrafricaine des affaires étrangères Sylvie Baïpo TEMON, « cet embargo concède une faveur inestimable aux rebelles et mercenaires au détriment des autorités légitimes ».  Mais le conseil de sécurité, de son côté, a décidé de proroger d’un an l’embargo sur les armes imposé à la République centrafricaine (RCA), tout en créant une nouvelle dérogation pour les mortiers d’un certain calibre.   Officiellement, le gouvernement centrafricain, dans un communiqué de son porte-parole, a pris acte de la décision du conseil de sécurité. Mais en coulisse, tous les regards sont désormais tournés vers la ministre des affaires étrangères, accusée par la présidence de la République d’être inefficace face à cet enjeu.

« Si la ministre Sylvie Baïpo TEMON était une diplomate de carrière, je crois que l’histoire de cet embargo est derrière nous. Malheureusement non », s’alarme un proche du chef de l’État. D’après l’une de ses collègues du gouvernement, elle ne s’occupe que de ses affaires et non de la diplomatie.

« Elle multiplie des voyages touristiques à l’étranger sans se préoccuper de son travail », a-t-elle ajouté.

RCA : un embargo renouvelé mais allégé

C’est la troisième fois consécutive que l’embargo sur les armes en Centrafrique est assoupli. Et cette fois, la décision a été votée à l’unanimité.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté ce mardi 28 juillet à l’unanimité le renouvellement de l’embargo sur les armes qui a été instauré dans le pays en décembre 2013 après l’éclatement d’une crise militaro-politique. Un embargo renouvelé mais allégé.

La France, rédactrice de la résolution, se dit satisfaite de l’unité démontrée par le Conseil de sécurité. En janvier, lors du vote du renouvellement, la Russie avait proposé quelques jours avant un contreprojet obligeant la France à revoir sa copie. Un compromis avait finalement été trouvé avec l’autorisation de l’importation de calibres 14.5 ainsi que de véhicules blindés armés. La résolution avait été finalement votée avec 2 abstentions.

L’embargo est reconduit cette fois-ci pour un an. Le Conseil de sécurité n’a pas souhaité rediscuter la question de l’embargo dans 6 mois alors que les élections en Centrafrique doivent se tenir fin décembre. Dans sa résolution, le Conseil de sécurité rappelle la nécessité pour les pays fournisseurs de notifier le Comité de sanction 20 jours avant les livraisons. Dans leur dernier rapport, les experts notaient les manquements à cette exigence.

Le Conseil de sécurité a rappelé être à l’écoute des autorités centrafricaines en ce qui concerne « leurs préoccupations légitimes ». Le pays poursuit ses efforts de reconstruction de son armée régulière et de redéploiement de ses troupes dans les régions. Les autorités centrafricaines, elles, n’ont de cesse de plaider pour la levée totale de l’embargo.

RCA : à l’ONU, la France fait des concessions à la Russie sur l’embargo militaire

Le Conseil de sécurité a voté pour l’allègement de la suspension de certaines armes, instaurée en décembre 2013, et autorisé, entre autres, la livraison de blindés armés.

« C’est avec déception que la République Centrafricaine a accueilli la décision du Conseil de Sécurité des Nations-Unies du maintien de l’embargo qui pèse sur nos forces de défense et de sécurité », a estimé le porte-parole de la présidence centrafricaine, Albert Yaloké Mokpeme. Vendredi soir 31 janvier à New York, le Conseil de sécurité a pourtant voté l’allègement de l’embargo instauré en décembre 2013 et a autorisé, entre autres, la livraison de blindés armés à ce petit pays d’Afrique centrale. De plus, un expert devait être dépêché lundi 3 février pour examiner l’application de l’accord de paix signé le 6 février 2019 entre Bangui et quatorze groupes armés.

En fait, c’est avant ce vote que le sujet a fait couler le plus d’encre. Des voix favorables à la levée des sanctions se sont à nouveau élevées sur cette zone d’Afrique centrale où le sentiment antifrançais est en partie nourri par la volonté de Paris d’empêcher la dissémination des armes. La semaine dernière, la « une » de Centrafric Matin s’interrogeait sur ce « Que veut réellement la France de ce pays et de son peuple ? Le génocide ? » et le site du journal Ndjoni Sango estimait, lui, que « la France décide de maudire la RCA par tous les moyens ». Des critiques qui avaient eu tendance à s’atténuer ces derniers temps, après les fortes tensions diplomatiques suscitées par l’irruption de la Russie sur l’échiquier centrafricain en 2018.

Une situation trop instable

Si Bangui s’est ému, c’est dans les couloirs de l’ONU, à New York, que s’est joué le vrai lobbying. Là, de l’avis général, le combat a été rude. La nouvelle levée partielle de l’embargo, qui fait suite à une première en septembre (date à laquelle les livraisons d’un certain type d’armes ont été autorisées), représente une vraie concession pour la France, rédactrice du texte soumis au vote. Estimant la situation sur le terrain encore trop instable, le pays auteur de la résolution, conscient que de nombreux membres du Conseil de sécurité partageaient sa vision, pensait bien reconduire l’embargo tel qu’il avait été formulé en septembre 2019. Mais c’était compter sans le lobbying russe.

A quelques jours du vote, la Russie a proposé un contreprojet de résolution, allant dans le sens du gouvernement centrafricain. Démarche « vraiment pas honnête », estime un diplomate européen à New York, à l’heure où les Forces armées centrafricaines (FACA) commencent à reconquérir le territoire national dans ce pays de cinq millions d’habitants qui avait basculé dans une profonde crise politico-militaire en 2013 après la prise de la capitale par une coalition de groupes armés – la Séléka.

Si la situation s’améliore depuis l’accord de paix du 6 février 2019, reste que les fonctionnaires, encore trop peu nombreux à l’intérieur du pays, ont besoin d’une sécurisation des zones pour se réinstaller. Or, les forces de sécurité qui accompagnent cette reconquête sont formées par l’Union européenne et, aussi, depuis 2018, par des « instructeurs privés » russes dans le cadre d’un accord de coopération militaire signé avec Moscou.

Des compromis de la France

La levée partielle, à plusieurs reprises déjà, de l’embargo onusien a donc permis de les équiper en armes et matériels, mais dans une proportion jugée encore insuffisante, alors que le territoire reste en grande partie sous contrôle de groupes qui, eux, continuent de s’armer par des voies illégales. Ce qui explique que beaucoup ne comprennent pas, à Bangui, pourquoi l’embargo n’est pas intégralement levé.

Les négociations new-yorkaises étant « musclées », selon l’avis de plusieurs observateurs, la France a dû jouer le compromis sur les véhicules blindés (ils pourront être équipés d’armes dont le calibre ne dépasse pas 14,5 millimètres) et sur la durée du renouvellement ramenée à six mois, pour ne pas risquer le veto et la levée totale de l’embargo. Le Conseil de sécurité voulait éviter de réexaminer la résolution lors de l’élection présidentielle centrafricaine dont le deuxième tour est prévu pour février 2021. Les Français espéraient même sécuriser l’accord pour quatorze mois. Mais les Russes ont réussi à en fixer l’échéance à l’été.

Après ces compromis majeurs, la représentante permanente adjointe de la France auprès des Nations unies, Anne Gueguen, a « profondément » regretté l’absence d’adoption unanime, la Russie et la Chine s’étant abstenues. Elle a rappelé au passage que « le Conseil de sécurité est pleinement à l’écoute des autorités centrafricaines » dans le domaine de la sécurité et a souligné la nécessité d’une « approche responsable ». Rendez-vous dans six mois.

Moscou entend lever l’embargo sur les diamants en Centrafrique

La Russie, qui présidera en 2020 l’initiative internationale luttant contre les « diamants de guerre », veut lever l’embargo partiel pesant sur le diamant de Centrafrique.

Moscou veut « faire revenir dans la légalité » les diamants centrafricains, a déclaré le vice-ministre russe des Finances, Alexeï Moïsseïev, à l’agence Ria Novosti.

La Russie présidera l’an prochain pour un an le processus de Kimberley, un système de certification internationale chargé d’éliminer du marché les diamants dits « sales » et dont la vente alimente guerres et rébellions.

Entré en vigueur en 2003, ce processus fixe les conditions d’exportation des diamants pour ses 82 Etats membres. Il est actuellement présidé par l’Inde.

Important producteur de diamants, la Centrafrique est un des pays les plus pauvres du continent. Elle est ravagée par une guerre civile depuis que la Séléka, une coalition de groupes armés, a renversé le régime du président François Bozizé en 2013.

La Centrafrique avait alors été interdite d’exportation de ses diamants, puis suspendue du Processus de Kimberley. Trois ans plus tard, en 2016, le pays avait été autorisé à reprendre ses exportations de diamants extraits depuis certaines zones (dans l’Ouest, principalement) répondant aux critères du Processus de Kimberley.

La société russe Lobaye Invest, réputée être liée à un proche de Vladimir Poutine, a récemment obtenu le droit d’exploiter plusieurs mines en Centrafrique.

La Russie souhaite désormais légaliser l’exploitation et l’exportation depuis l’ensemble du territoire, affirmant agir dans « les intérêts des producteurs de diamants africains ».

« L’interdiction est toujours valable dans les +zones rouges+ au nord et à l’est, où le territoire est contrôlé par des groupes armés antigouvernementaux », indique le vice-ministre russe, affirmant que les diamants issus de ces zones « se retrouvent, d’une manière ou d’une autre, sur le marché ».

« Les interdictions actuelles, d’une part, sont injustes envers les pauvres pour qui c’est le seul moyen de gagner leur vie. Deuxièmement, avec ces interdictions, nous discréditons le processus de Kimberley en excluant du marché légal un grand nombre de diamants produits et en circulation ».

En 2018, la Centrafrique a officiellement exporté 13.571 carats, contre 365.000 avant la guerre en 2012. La Russie dispose, elle, d’un important savoir-faire minier et le premier producteur mondial de diamants, le groupe russe Alrosa, est présent en Angola et au Zimbabwe.

RCA : le premier allègement de l’embargo sur les armes approuvé

C’est ce jeudi 12 septembre 2019, que Le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé à un premier allègement de l’embargo sur les armes en Centrafrique.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé ce jeudi à l’unanimité un premier allègement de l’embargo sur les armes décrété en 2013 pour la Centrafrique, une demande de longue date de ce pays pour mieux combattre les groupes armés.

Rédigée par la France, la résolution adoptée par le Conseil de sécurité autorise «la fourniture d’armes ayant un calibre de 14,5 mm ou moins» aux forces de sécurité centrafricaines moyennant une notification préalable d’au moins 20 jours à l’ONU. Celle-ci doit inclure une série de paramètres, comme l’obligation de détailler les armes fournies, les moyens utilisés pour les acheminer ou la précision de leur destination finale. En aucun cas, elles ne pourront être revendues ou transférées à des tiers, précise le texte.

À ce stade, l’assouplissement de l’embargo reste «léger», note un diplomate sous couvert d’anonymat. Une révision du dispositif est possible ultérieurement. «On verra quand on pourra aller plus loin dans l’assouplissement. Le souci c’est qu’il n’y ait pas trop d’armes qui entrent dans le pays, et surtout des armes que l’Etat ne pourrait pas contrôler». «Il faut aussi que le nombre d’armes livrées corresponde à un besoin réel», ajoute la même source.

La Centrafrique, pays de 4,5 millions d’habitants classé parmi les plus pauvres au monde, a basculé dans la violence et le chaos en 2013, après le renversement du président François Bozizé par la rébellion de la Séléka. Dans ce pays où l’Etat ne contrôle qu’une maigre partie du territoire national, les groupes armés s’affrontent dans les provinces pour le contrôle des ressources (diamants, or, bétail…).

Depuis 2013, l’embargo sur les armes était total pour la Centrafrique même s’il a bénéficié depuis 2017 de quelques exemptions accordées par l’ONU, notamment à la Russie et à la France, pour équiper des unités de l’armée centrafricaine en voie de reconstitution. L’ONU maintient en Centrafrique une force de paix de quelque 13.000 Casques bleus. Début février, Bangui a conclu un accord de paix avec quatorze groupes armés qui a débouché sur la formation d’un nouveau gouvernement incluant des représentants de ces groupes.

RCA : vers la levée de l’embargo sur les armes

Pour le gouvernement des progrès ont été enregistrés en vue de lever l’embargo sur les armes à destination de la RCA, conformément aux dispositions du Conseil de sécurité des Nations unies.

« Des officiers supérieurs et des officiers subalternes de l’armée ont été formés sur la gestion et le stockage des munitions et armes, en ce qui concerne les armureries, nous sommes prêts. Les progrès actuels dans la mise en œuvre du programme de DDRR (désarmement) s’inscrivent aussi dans le cadre de la levée de l’embargo sur les armes à  destination de notre pays », a déclaré à  Bangui le porte-parole du gouvernement, Ange Maxime Kazagui.

Pour l’ONU, la République centrafricaine va droit vers une possible levée de l’embargo.

C’est au cours d’une conférence de presse conjointe, que le porte-parole de la mission de l’ONU (Minusca), Vladimir Monteiro, a trouvé qu’une évolution a été enregistrée. Il a d’ailleurs rappelé qu’en janvier 2019, le Conseil de sécurité a adopté un chronogramme précis, demandant notamment « à  la République centrafricaine, de fournir jusqu’en juin 2019 un rapport sur les progrès enregistrés dans le cadre de la gestion ainsi que le stockage des armes ».

Le Conseil doit se réunir à la fin du mois de septembre pour « statuer sur la question de l’embargo ».

Il faut tout de même le dire, le Conseil a déjà  accepté des demandes de levée partielle, permettant ainsi à  la Russie et à  la France de fournir des armes aux forces armées centrafricaines (Faca).