RCA : le groupe armé FPRC conteste le processus du désarmement à Bria

L’un des principaux mouvements armés dans la région, conteste vigoureusement cette feuille de route du gouvernement et parle de mise en scène.

La République centrafricaine entame depuis plusieurs mois des programmes de désarmement, démobilisation, réinsertion et rapatriement (DDRR)  des combattants rebelles des groupes armés. Après la ville de Kaga-Bandoro, une mission de sensibilisation et de concertation avec les groupes armés est arrivée la semaine dernière à Bria, dans la préfecture de Haute-Kotto. Mais le FPRC, l’un des principaux mouvements armés dans la région, conteste vigoureusement cette feuille de route du gouvernement et parle de la mise en scène.

«  La mission de Djono qui était arrivée à Toumou est une mission de fraude.Nous ne refusons pas la mise en place des USMS.  Comme 3 préfectures sont en conflit, il faut que le gouvernement les réconcilie d’abord. C’est après cela qu’on va appeler Bangui pour nous envoyer des fiches pour les éléments du FPRC qui sont non seulement à Bria, mais aussi à Ouadda, Sam-Ouandja,  Birao, Amdafock et Kaga-Bandoro. Quand la fiche sera là, nous allons distribuer  pour que nos éléments la remplissent. Ça ne serait pas comme pour eux qui  étaient venus avec l’esprit du népotisme en empêchant les journalistes ce jour-là de faire leur travail, et qui refusaient également de donner la parole aux Anti-Balaka. Le FPRC est un grand mouvement. Ce n’est pas un petit mouvement qu’une personne peut exploiter sous fonds de commerce. Nous ne voulons pas de l’argent, mais plutôt la vie de la population du nord  », a déclaré sur les ondes de la radio Ndékèluka l’ex-Comzone du FPRC à Bria, le général Houstat Ali, qui n’hésite pas à qualifier cette mission d’une parfaite mise en scène. Or, pour le ministre Djono-Aba, chef de cette mission gouvernementale, le nombre des groupes armés qui n’ont pas fourni la liste de leurs combattants à désarmer serait très négligeable.

Notons que lors de la réunion du ministre Djono-Aba avec les groupes armés présents à  Bria, le RPRC, MLCJ et MPC sont favorables au programme du désarmement proposé par le gouvernement, tandis que le FPRC, Anti-Balaka et le PRNC  campent sur leur position et refusent l’offre du désarmement, y compris l’enveloppe d’argent proposée lors de la réunion.

RCA : les centrafricains appelés à favoriser la démobilisation des groupes armés

L’appel a été lancé par le colonel Sélesson au cours d’une conférence de presse le vendredi 05 juillet 2019, à Bangui.

Le colonel Bienvenu Sélesson,  ministre délégué auprès du ministre du Désarmement a appelé, les communautés centrafricaines à encourager l’adhésion des membres des groupes armés au programme de Désarmement, démobilisation, réinsertion et rapatriement(DDRR).

Pour lui, l’adhésion des groupes armés au DDRR devrait favoriser la mise en place des unités spéciales mixtes de sécurité (USMS), selon le colonel Bienvenu Sélesson. « Le gouvernement exhorte les 14 groupes armés signataires de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine à continuer à vulgariser le contenu dudit accord, notamment les critères d’éligibilité au DDRR à leurs combattants respectifs ainsi que leurs communautés », a-t-il souligné. Il a Invité les autres groupes armés qui sont encore méfiants d’emboîter le pas à ceux qui ont déjà commencé à déposer les armes. Selon le colonel Sélesson, ce désarmement et la mise en place des USMS qui débute à l’ouest va se poursuive au centre et prendra fin à l’est de la Centrafrique, précisément à Ndélé en vue de désarmer les 9 000 combattants et dissoudre définitivement les groupes armés selon l’accord du 6 février 2019.

Cet appel du ministre délégué au Désarmement intervient alors que deux équipes mobiles de désarmement de l’unité d’exécution du programme national de DDRR poursuivent dans l’ouest du pays le désarmement de 3 000 combattants des 3R de Sidiki, du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) d’Abdoulaye Miskine, de l’UFRF et de la coordination des miliciens anti-balaka dans les préfectures de l’Ouham-Pendé, de la Nana-Mambéré et de la Mambéré-Kadéï. Lancé le 17 décembre 2018 à Paoua par le président Faustin Archange Touadéra, le programme DDRR vise un désarmement complet des groupes armés actifs sur le territoire centrafricain et à réduire les violences qui affecte le pays depuis le renversement du président François Bozizé par une coalition de groupes rebelles dénommée « Séléka » le 24 mars 2013.