RCA : presque un an après le lancement du DDR

Il s’est tenu la 20e session du comité consultatif et de suivi du DDRR. À l’ordre du jour notamment : les avancées, difficultés et perspectives du processus de désarmement.

Le 17 décembre 2018, le président Touadera lançait officiellement le grand DDR (Désarmement, démobilisation et réintégration) en Centrafrique qui prévoit le désarmement de 5000 à 7000 combattants.

Le ministre en charge du DDR, Maxime Mokom, a conduit la rencontre. « Nous sommes comptables devant le peuple et les partenaires. Pour cela, j’exhorte tous les acteurs impliqués dans ce processus de faire davantage pour la réussite de ce grand DDR. »

Plusieurs problématiques ont été abordées, notamment celle de la réticence des groupes armés à rendre les armes dans le cadre du DDR. Ils favorisent à la place le dépôt de munitions. Nordine Mahalba, vice-président du comité consultatif et de suivi du DDRR…

« Nous avons signé un accord et dedans, c’est précisé très clairement les critères d’éligibilité : l’appartenance à un groupe signataire de l’accord et le dépôt d’une arme de guerre en état de fonctionnement ou non. Et donc sur le terrain nous avons connu des difficultés en ce que certains mouvements ne fournissent que des munitions et c’est ce qu’il faut recadrer pour nous permettre d’avancer très objectivement. »

Autre problème soulevé lors de l’assemblée : le détournement possible des fonds du comité. « Si c’est une question de détournement de fonds, nous n’avons pas les preuves mais il y a un audit qui doit être engagé et ce problème-là a été soulevé lors de la session, le travail sera fait et seul l’audit pourra nous dire s’il y a détournement ou pas », poursuit-il.

La lenteur du processus de désarmement est souvent pointée du doigt. L’opération est encore en cours dans le nord-ouest du pays et devrait débuter dans la zone nord-est début janvier.

1321 hommes sont passés par la phase de démobilisation/désarmement en Centrafrique. Une partie de ces hommes vont intégrer les unités spéciales mixtes de sécurité prévues par l’accord de paix de février 2019. Les USMS prévoient notamment la sécurisation des couloirs de transhumance.

Accord de paix : premier bilan, six mois après la signature

Samedi 24 août s’est terminée la réunion de concertation entre les parties qui ont signé l’accord de paix du 6 février dernier. Un premier bilan, six mois après la signature de l’accord.

Les responsables et représentants des groupes armés, le gouvernement ainsi que facilitateurs et garants de cet accord ont fait un point sur la mise en place de l’accord.

« Le constat est que s’il y a des progrès qui sont notés à certains niveaux, des efforts restent encore à fournir », a déclaré à la sortie de cette rencontre le Premier ministre Firmin Ngrebada. Les débats ont été houleux lors de ces deux jours de travail. Cette réunion a permis aux différentes parties de partager leurs interrogations et préoccupations.

Du côté des garants et facilitateurs, la question des violations de l’accord de paix est centrale. La majorité d’entre elles se font à l’encontre des civils et des ONG. Les taxations illégales et les restrictions de mouvement sont encore importantes. Mankeur Ndiaye, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Centrafrique, a haussé le ton, assurant que ce qui avait toléré jusque-là ne le serait plus.

Lenteur de la mise en place

Du côté des groupes armés, les remarques semblent avoir été convergentes. La lenteur de la mise en place de l’accord dans son ensemble a été soulevée. Surtout c’est la mise en place du DDR et celle des unités spéciales mixtes de sécurité qui ont sollicité le plus de questions.

Plusieurs groupes armés ont mentionné l’impatience et les inquiétudes de leurs éléments sur le terrain. La question de la bonne foi et de la nécessaire confiance réciproque est ressentie par tous comme un élément primordial à améliorer pour la réussite de la réalisation de l’accord de paix.

RCA: les débuts «timides» du programme DDR

Ce sont 34 combattants qui ont rendu leurs armes il y a une semaine.

En Centrafrique, le programme DDR, « désarmement, démobilisation et réinsertion », lancé officiellement en décembre 2018 par le président Faustin-Archange Touadéra, vient de débuter de manière effective sur le terrain, près de cinq mois après la signature de l’accord de paix de Khartoum.

Sous pression depuis les massacres de la région de Paoua, le groupe des 3R du général Sidiki Abbas a été le premier à  procéder au DDR. 34 combattants ont rendu leurs armes il y a une semaine. Ils ont, en contrepartie, reçu notamment une prime de désarmement.

Est venu ensuite le tour du groupe des ex-Seleka du FDPC de Abdoulaye Miskine et des anti-Balakas de l’UFR-Fondamentale mercredi, toujours dans l’ouest du pays. Ce sont respectivement 44 et 20 combattants armés qui ont été démobilisés cette fois.