RCA : renouvellement de l’embargo sur les armes

Le Conseil de sécurité a décidé de proroger d’un an l’embargo sur les armes imposé à la République centrafricaine (RCA).

 

En adoptant le 30 juillet dernier la résolution 2588 (2021) par 14 voix pour et une abstention (Chine), Le Conseil de sécurité a décidé de proroger d’un an l’embargo sur les armes imposé à la République centrafricaine (RCA). Mais pour la première fois, les autorités centrafricaines accusent la ministre des affaires étrangères de ne pas être à la hauteur de l’enjeu. Pourquoi ?

Selon la ministre centrafricaine des affaires étrangères Sylvie Baïpo TEMON, « cet embargo concède une faveur inestimable aux rebelles et mercenaires au détriment des autorités légitimes ».  Mais le conseil de sécurité, de son côté, a décidé de proroger d’un an l’embargo sur les armes imposé à la République centrafricaine (RCA), tout en créant une nouvelle dérogation pour les mortiers d’un certain calibre.   Officiellement, le gouvernement centrafricain, dans un communiqué de son porte-parole, a pris acte de la décision du conseil de sécurité. Mais en coulisse, tous les regards sont désormais tournés vers la ministre des affaires étrangères, accusée par la présidence de la République d’être inefficace face à cet enjeu.

« Si la ministre Sylvie Baïpo TEMON était une diplomate de carrière, je crois que l’histoire de cet embargo est derrière nous. Malheureusement non », s’alarme un proche du chef de l’État. D’après l’une de ses collègues du gouvernement, elle ne s’occupe que de ses affaires et non de la diplomatie.

« Elle multiplie des voyages touristiques à l’étranger sans se préoccuper de son travail », a-t-elle ajouté.

RCA : les Nations Unies veulent réexaminer les mesures d’embargo sur les armes

Le Conseil de sécurité des Nations Unies s’est déclaré disposé à réexaminer les mesures d’embargo sur les armes imposées au gouvernement centrafricain.

Dans une déclaration publiée par la Présidence du Conseil, qui est occupée en avril par l’Allemagne, les membres du Conseil saluent en effet « les efforts considérables accomplis par les autorités centrafricaines, en coordination avec les partenaires internationaux, pour faire progresser la réforme du secteur de la sécurité ». Ils se félicitent également de la signature, le 6 février 2019 à Bangui, d’un accord de paix entre le gouvernement et 14 groupes armés.

Dans ce contexte, le Conseil de sécurité a l’intention de définir, au plus tard le 30 avril 2019, des objectifs de référence clairs et précis relatifs à la réforme du secteur de la sécurité, au processus de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement, et à la gestion des armes et munitions, sur lesquels il pourra se fonder pour réexaminer les mesures d’embargo sur les armes imposées au gouvernement centrafricain.

Ces objectifs de référence sont les suivants :

Progrès dans la mise en œuvre effective par le gouvernement du programme national de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement.

Établissement par le gouvernement d’un document de planification indiquant en détail les besoins concernant les installations de stockage d’armes et munitions, la formation des membres des forces de défense et de sécurité, et la vérification de leurs antécédents, afin d’assurer la gestion de ces armes et munitions et de ces installations, et adoption de mesures concrètes pour accroître de manière satisfaisante les capacités de stockage et de gestion.

Finalisation par le gouvernement d’un protocole relatif à l’enregistrement et à la gestion des armes livrées aux autorités centrafricaines.

Conclusion par le gouvernement de la mise en service de la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre et commencement des travaux de la Commission.

Établissement par le gouvernement d’un protocole relatif à la collecte, à la destruction ou au transfert aux forces armées et aux forces de sécurité intérieure des armes et munitions en surplus, non enregistrées ou détenues illicitement qui ont été saisies par les autorités.