Centrafrique : un conducteur de moto-taxi a été agressé

Quarante-huit (48) heures après la publication de notre article sur l’agression d’un conducteur de taxi-moto par des soldats FACA dans la ville de Bouar, des réactions ne font pas attendre du côté de leur hiérarchie qui déplore au passage ce comportement qu’elle qualifie « d’indigne ».

« Nous venons de lire ce matin sur votre site l’article qui fait état de l’agression d’un conducteur de taxi moto de Bouar par les Faca. L’acte que nous jugeons très indigne des soldats d’une nouvelle armée républicaine

Mais vraiment chers frères, il faut noter également le comportement rétrograde dépourvu de tout le respect aux porteurs de tenue de certains de nos compatriotes centrafricains.

L’un de nos officiers avait été victime à  Bozoum, mais il s’est retenu

Aujourd’hui les jeunes, pour eux, les FACA ne doivent plus exister, car n’ayant pas fait face aux Seleka et que ce sont les Anti-Balaka qui les ont combattus.

Cette dualité fera en sorte que la cohésion entre les jeunes et la nouvelle armée sera très difficile ».

Ce message, envoyé à  CNC par un officier supérieur de l’armée nationale, montre à  quel point que les soldats FACA, de leur côté, sont aussi traumatisés par le comportement de certains compatriotes qui pensent qu’avec une mitraillette et deux chargeurs garnis à  la main, les FACA devraient résister à  l’avancée fulgurante des Seleka lourdement armés en 2012.

Si cette difficile cohabitation entre les Centrafricains et les FACA ne peut, en aucun cas justifiée des multiples cas d’agression contre des paisibles citoyens, elle pourrait par contre être à  l’origine de certaines tensions palpables observée ce dernier temps dans plusieurs villes du pays.

Pour tenter de remédier à  ce genre de problème, un observateur national, contacté par CNC, parle de la nécessité d’une campagne de sensibilisation pointue sur le droit de l’homme et les respects de nos forces de défense et de sécurité intérieure (FDSI) envers les jeunes, mais aussi des soldats FACA.

Pour rappel, depuis mardi 2 avril, nous avons reçu

au moins une dizaine des messages provenant non seulement des soldats FACA, mais aussi des internautes qui veulent réagir suite à  l’agression du jeune taxi-motard de Bouar. Ceci explique à  quel point le sujet est sensible au moment où la population de la République centrafricaine ne demande que la paix et la tranquillité pour vaquer à  leurs occupations.