RCA-dialogue républicain : la participation des groupes armés divise

Le sujet sur la participation des groupes armés au dialogue républicain que veut organiser le président Touadera divise les acteurs politiques.

 

Mercredi se sont achevés à Rome deux jours d’intenses discussions entre les représentants des partis politiques, de la société civile et des confessions religieuses centrafricaines organisées par la communauté Sant’Egidio. Les débats ont porté sur l’organisation du dialogue républicain promis par le président Faustin Archange Touadera et actuellement en cours de préparation et surtout sur l’épineuse question de la participation ou non des groupes armés. Sur ce sujet, les positions semblent irréconciliables.

Il y eut d’intenses débats, des échanges houleux – jusqu’à tard le soir-, quelques passes d’armes et finalement pas d’engagement signé mais une simple déclaration endossée par la communauté Sant’Egidio au nom des participants. Une déclaration en faveur d’un dialogue « inclusif » et « sans ingérence ».

Malgré leur nombre, les opposants ne sont pas parvenus à infléchir la position du pouvoir de Bangui selon qui les groupes armés doivent être exclus du dialogue républicain tant qu’ils n’ont pas déposé les armes, de même que l’ancien président François Bozizé qui a pris la tête de la coalition rebelle CPC, la coalition des patriotes pour le changement.

Plusieurs groupes armés ont fait connaître leur volonté de participer au dialogue. « Cela se fera peut-être… dans un autre cadre », explique un participant.

La déclaration finale demande « solennellement aux groupes armés de déposer les armes, de déclarer le cessez-le-feu définitif et de cesser la pose des mines anti personnelles ».

Deux semaines plus tôt la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) demandait, elle, au gouvernement de déclarer le cessez-le-feu.

RCA: de nouvelles consultations menées par la communauté Sant’Egidio

Ces nouveaux échanges se concentrent sur le dialogue républicain promis par le président Faustin-Archange Touadéra et actuellement en cours de préparation.

 

Diverses personnalités centrafricaines se retrouvent, ce mardi 28 septembre 2021, à Rome pour deux jours de concertations organisées par la Communauté Sant’Egidio, qui intervient depuis plusieurs années comme médiateur dans la crise centrafricaine.

Après le discours introductif, ce lundi, du président de la communauté Sant Egidio Andrea Riccardi et un premier tour de table, c’est aujourd’hui que les travaux commencent véritablement. Autour de la table, les anciens Premiers ministres devenus opposants,  Nicolas Tiangaye, Mahamat Kamoun, Martin Ziguele, formulent le vœu de « sortir de l’impasse » par à un dialogue « inclusif ».

Faut-il comprendre un dialogue qui laisse place à tous les acteurs y compris les groupes armés ? C’est en tout cas la position du KNK, ancien parti de l’ex-président Bozizé, qui a depuis pris la tête de la coalition rebelle CPC. Le parti est représenté par son nouveau président Christian Guenebem.

Le sujet reste une ligne rouge pour les autorités centrafricaines représentées notamment par le premier vice-président de l’Assemblée nationale Évariste Ngamana et le directeur de cabinet de la primature Ernest Mada. « Ceux qui ont pris les armes pour déstabiliser le pays ne doivent pas être présents au dialogue il n’y pas de débat là-dessus », maintient le ministre Albert Yaloke Mokpeme, porte-parole de la présidence.

Certaines figures de la société civile, telles que Pamela Derom, présidente du Conseil de la jeunesse, tenteront peut-être d’aplanir les divergences. Tous en tout cas reconnaissent la pertinence d’une médiation dans un cadre neutre.