Am-dafock : affrontements entre FPRC et MLCJ

Ces combats entre ces deux groupes armés rivaux ont débuté par une contre-offensive des rebelles du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique.

Depuis dimanche après-midi, des combats ont repris entre les rebelles du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC), et leurs frères rivaux du mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ) dans la ville d’Am-dafock, à l’extrême nord de la RCA, a constaté sur place un journaliste du CNC.

D’après des éléments d’informations recoupées sur place, les affrontements entre les deux groupes rivaux ont débuté vers 14 heures par une contre-offensive des rebelles du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC), une faction puissante de l’ex-coalition Seleka dirigée par Noureddine Adam.

Le FPRC, qui a mené cette offensive sur plusieurs fronts, aurait déployé des dizaines des mercenaires dans ses rangs pour mener à bien cette bataille décisive, comme faisait le MLCJ en septembre, puis en octobre dernier.

Pendant ce temps, à Ndélé, dans la préfecture de Bamingui Bangoran, des dizaines des motos, remplie des combattants du mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) dirigé par l’autoproclamé Général Mahamat Al Khatim sont arrivées dans la ville. L’objectif, selon un officier du FPRC contacté par CNC, serait de renforcer les troupes qui sont déjà sur le théâtre d’opérations, explique-t-il.

Cependant, les rebelles du FPRC, qui ont quitté Bria dimanche pour la ville d’Am dafock, se sont affrontés avec ceux du MLCJ dans la ville de Sam Ouaddja,située à 539 kilomètres de Birao.

Pour l’heure, les rebelles du  FPRC semblent progresser, et plusieurs positions du MLCJ auraient été anéanties par le FPRC. Aucun bilan n’est disponible pour le moment.

Il y’a lieu de rappeler qu’en septembre et octobre derniers, des combats ont opposé le FPRC, dirigé par le général Noureddine Adam, au MLCJ, du ministre Gilbert Toumou Déa, faisant au total une quarantaine des morts, principalement des combattants rebelles.

Frontière Tchad/Centrafrique : les éleveurs demandent la réouverture

C’est depuis 2014 que la décision du Tchad de fermer sa frontière avec la Centrafrique a été prononcée. Mais celle-ci n’a freiné en rien la transhumance du bétail entre les deux États.

Depuis la fermeture de la frontière entre le Tchad et la Centrafrique en 2014, les allers-retours des éleveurs transhumants qui ne s’étaient jamais arrêtés se passent dans des conditions difficiles. « Les effets négatifs que nous avons observés : une transhumance armée, mais également la pression des groupes armés sur les éleveurs transhumants », admet le docteur Hissein Ahmat Malmal, du ministère centrafricain de l’Élevage.

Des difficultés de cohabitations exacerbées par le discours politique sont venues compliquer la situation. Les acteurs de la transhumance demandent donc aux États de les laisser s’occuper eux-mêmes de leurs problèmes.

« Nous demandons que la frontière s’ouvre et nous demandons la sécurisation du parcours de la transhumance du côté du Tchad comme du côté de la République centrafricaine, déclare Ahmat Adoum Abdelfati, secrétaire général de la confédération des acteurs tchadiens du secteur élevage. Et surtout, l’arrêt immédiat de l’ingérence des politiciens ou des hommes en kaki. Parce que depuis toujours, les éleveurs et les agriculteurs de cet axe-là se reconnaissent. Ils ont leur stratégie pour résoudre leurs problèmes. »

Dialogue institutionnel arrêté

Grâce au Fonds de stabilisation des Nations Unies, la FAO et l’Organisation internationale des migrations (OIM) essayent d’aider les acteurs des deux pays à faire entendre leurs doléances. Selon le docteur Bakary Cissé, coordonnateur du projet transhumance Tchad-RCA, pour le compte de la FAO et de l’OIM, le plus important est que les deux États reprennent le dialogue institutionnel sur le sujet. Un exercice régulier auparavant, mais qui s’est arrêté depuis plusieurs années.

RCA : Emmanuel Macron demande aux groupes armés de respecter les accords de paix

Six mois après la signature de l’accord entre le gouvernement et 14 groupes armés, Emmanuel Macron a rappelé au président centrafricain, en visite à Paris, de « faire tous les efforts pour que l’accord soit bien respecté ».

Le président français Emmanuel Macron a rappelé jeudi à son homologue centrafricain Faustin Archange Touadéra, en visite à Paris, la nécessité de « faire tous les efforts pour que l’accord de paix soit bien respecté par les groupes armés », a indiqué la présidence française.

Six mois après la signature de l’accord conclu en février entre le gouvernement et 14 groupes armés, la paix tarde à revenir en Centrafrique, où les provinces sont toujours contrôlées à 80 % par les groupes rebelles.

Les combats se poursuivent

Les combats entre groupes armés et les attaques contre la population civile se poursuivent – meurtres, viols, braquages, détentions arbitraires, attaques sur les personnels humanitaires – avec 10 à 70 violations de l’accord enregistrées chaque semaine par la Mission de l’ONU en République centrafricaine (Minusca).

Le chef de l’État français, qui avait déjà reçu Faustin Archange Touadéra en septembre 2017, « a aussi rappelé au président centrafricain son attachement à l’organisation d’élections libres et inclusives » fin 2020 et ajouté que le partenariat entre la France et l’Afrique centrale était « indispensable notamment pour la sécurité avec les pays voisins ».

La France est intervenue en Centrafrique entre 2013 et 2016

L’Élysée n’a pas précisé si les deux hommes avaient parlé du rapprochement entre la Centrafrique et la Russie, qui préoccupe Paris. L’ancienne colonie française de 4,5 millions d’habitants, classée parmi les pays les plus pauvres au monde, a basculé dans la violence et le chaos en 2013, après le renversement du président François Bozizé.

La France y était intervenue entre 2013 et 2016 (opération Sangaris) pour faire cesser les violences. Paris a remis en décembre dernier 1 400 fusils d’assaut aux forces armées centrafricaines (Faca), après avoir obtenu une exemption à l’embargo de l’ONU, tout comme la Russie, qui a fait une entrée remarquée dans l’ancienne colonie du « pré carré » français en livrant des armes aux Faca début 2018.

Actuellement l’État ne contrôle qu’une maigre partie du territoire national et des groupes armés s’affrontent dans les provinces pour le contrôle des ressources, notamment les diamants, l’or et le bétail. La France compte aujourd’hui quelque 300 soldats français en Centrafrique, qui mènent des actions de formation des forces armées nationales et assurent si nécessaire un appui à la force de l’ONU (Minusca, 13 000 hommes).

Les échéances électorales en RCA, un pari à réussir pour l’ANE

Entre la tenue du calendrier électoral et l’inquiétude de la classe politique sur un probable glissement, l’Autorité Nationale des Elections (ANE) doit réussir le pari.

Le Gouvernement centrafricain a fait fixer la date des prochaines élections générales dont le premier tour est prévu pour le 27 décembre 2020. Le respect du chronogramme par l’Autorité Nationale des Élections (ANE) est lié à certains impératifs des étapes incompressibles dans le processus de préparation desdites élections.

Depuis quelques jours, l’ANE a lancé les opérations de la cartographie inaugurant une nouvelle phase pour les opérations électorales, car elle permet de déterminer en fonction du nombre de la population les bureaux et les airs de vote avec en toile de fond la formation des 145 agents cartographes, formés et déployés avec l’appui financier de l’Union Européenne pour les premiers préparatifs électoraux à hauteur d’1 million d’euro, soit 655 millions FCFA, pour faciliter l’installation des bureaux locaux de l’ANE et le déploiement des équipes de cartographes le 26 octobre dernier.

Par ailleurs, la question de la mobilisation des ressources nécessaires au financement de ces élections avance timidement. Malgré la promesse d’appui financier de l’Union Européenne à hauteur de 17 millions d’euros  et les 1 milliards FCFA déposés par le gouvernement, d’un côté, et de l’autre l’inquiétude du Représentant du Secrétaire Général des Nations-Unies en Centrafrique, Mankeur Ndiaye sur un probable report des élections à défaut de financement du processus électoral dont le cout global est fixé à 41, 8 millions soit 27 milliards de FCFA, ne rassurent  guère les leaders politiques.

Les inquiétudes portées par une frange de la classe politique sont fondées sur la situation sécuritaire toujours volatile en dépit de la signature de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA) du 06 février 2019.

L’idée de la conférence souveraine nationale émise depuis le 30 septembre dernier par le mouvement Ë Zîngö Biani, misant sur l’impossibilité de tenir le calendrier électoral à terme, divise la classe politique, la société civile et les institutions de la République.

Les opposants au régime Touadera considèrent cette idée comme une nécessité, car à leurs yeux le pouvoir de Bangui ne saurait tenir le calendrier électoral voire forcer une prorogation du mandat des institutions de la République. Ce que réfute le pouvoir de Bangui.

Alors que le mandat du bureau de l’ANE expirera le 24 décembre 2020, le gouvernement a retiré de l’Assemblée Nationale le projet de loi organique de l’organe en charge des élections, a encore fait place à l’inquiétude de la classe politique  et du peuple centrafricain quant à la réussite du processus électoral.

RCA : Abdoulaye Miskine arrêté à Ndjamena

Le chef rebelle centrafricain et trois autres responsables de mouvements rebelles centrafricains sont entrés en territoire tchadien à partir de Tissi.

La nouvelle est allée comme une trainée de poudre. La nouvelle de  l’arrestation des chefs rebelles centrafricains parmi lesquels le général Abdoulaye Miskine, un des hommes clés dans le jeu politico-militaire en République centrafricaine, s’est répandue mardi 19 novembre.

Que sont-ils venus chercher en territoire tchadien ? C’est la question que se posent tous ceux qui s’intéressent au dossier centrafricain depuis lundi soir quand ils ont appris l’arrivée du chef rebelle dans la capitale tchadienne.

De bonnes sources, Aboulaye Miskine et trois autres responsables de mouvements rebelles centrafricains sont entrés en territoire tchadien à partir de Tissi, une ville du sud-est qui borde les frontières du Tchad du Soudan et de la Centrafrique.

Manifestement, Abdoulaye Miskine et ses compagnons n’étaient pas attendus. C’est pourquoi ils ont été logés dans les locaux des services de renseignement au lieu d’un hôtel comme d’ordinaire.

La présence de ces responsables rebelles centrafricains suscite des questions. Ont-ils cherché à se mettre à l’abri après les violents conflits interethniques survenus ces derniers jours dans le nord-est de la RCA ? Ou est-ce un appel du pied à Ndjamena qui a souvent joué un rôle politique majeur en Centrafrique ?

Dans une interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique la semaine dernière, le chef de l’Etat tchadien a indiqué que Ndjamena-qui a souvent été accusé d’être un fauteur de troubles- entend aider son voisin du Sud à retrouver la stabilité.

CAN 2021 : la Centrafrique s’incline devant la Mauritanie

Le match comptait pour la deuxième journée (groupe E), des éliminatoires de la coupe d’Afrique des Nations (CAN 2021).

Deux buts à zéro (2-0), c’est le score qui a sanctionné la rencontre qui a opposé la Centrafrique contre la Mauritanie. Le match a eu lieu ce mardi 19 novembre 2019, au stade Cheikha Ould Boïdiya Nouakchott.

Au terme de ladite rencontre, le classement met le Maroc en tête du groupe E avec 04 points suivi de la Mauritanie avec également 04 points (Différence de buts), en troisième place la Centrafrique avec 03 points et le Burundi est dernier avec 0 point.

RCA : de l’Agroalimentaire pour lutter contre la pauvreté

Primée par Fab-Lab Centrafrique, un concours d’innovation lancé en janvier 2017 par la coopération française et le consortium « relance économique » du fond Bêkou. Le projet vise à soutenir « l’économie de la débrouille ».

Au complexe scolaire La synergie, dans le 6e arrondissement de Bangui, la transformation agroalimentaire est pratiquée comme une activité connexe à la formation des jeunes élèves.

Il s’agit d’un four de fabrication artisanale dont le but est de sécher des denrées alimentaires telles la patate, la mangue ou encore la banane plantain. Une expérience unique en  son genre.

Malgré la crise, cette initiative peut constituer un socle solide pour lutter contre la pauvreté et le développement. Aristide Kalini, en est le promoteur et le but est « d’aider les femmes qui vendent les produits au marché. »

Problème d’écoulement des produits

« Parfois, elles n’arrivent pas à tout vendre. Là, on va acheter en grande quantité, on fait sécher, on transforme cela en farine et on a le temps qu’il faut ensuite de le vendre petit à petit. C’est la valorisation de la technique locale », explique Aristide Kalini.

« Au lieu d’attendre des grosses machines venant d’Europe, si on parvient à réduire le taux de dépréciation, le taux de perte des produits alimentaires, c’est déjà l’essentiel », ajoute le promoteur.

Réaliser des activités génératrices de revenu pour aider la famille

L’originalité de cette école est que les élèves sont tous initiés à l’entreprenariat.

À 15 ans, Joxe Duval, a appris à faire quelques petites activités. « J’aide mes parents à la maison. Je fais ainsi de la transformation agricole. Même de l’imprimerie, pour aider mes parents », se réjouit le jeune homme.

Fortune, 16 ans, en classe de troisième tout comme Joxe Duval a appris à faire du commerce pour aider ses parents « afin que ce ne soit pas eux qui fassent tout pour nous. Je fais les croquettes, je les livre aux clients et cela me rapporte 5.000 francs par semaine. Ma mère s’occupe normalement de nous et quand je fais ça, je prends l’argent pour pouvoir m’occuper de moi. »

Aujourd’hui, grâce à cette initiative, les quelque 1.300 élèves inscrits dans cet établissement sont des potentiels acteurs économiques de demain. Un grand pas pour la réduction de la pauvreté en RCA.

Moscou entend lever l’embargo sur les diamants en Centrafrique

La Russie, qui présidera en 2020 l’initiative internationale luttant contre les « diamants de guerre », veut lever l’embargo partiel pesant sur le diamant de Centrafrique.

Moscou veut « faire revenir dans la légalité » les diamants centrafricains, a déclaré le vice-ministre russe des Finances, Alexeï Moïsseïev, à l’agence Ria Novosti.

La Russie présidera l’an prochain pour un an le processus de Kimberley, un système de certification internationale chargé d’éliminer du marché les diamants dits « sales » et dont la vente alimente guerres et rébellions.

Entré en vigueur en 2003, ce processus fixe les conditions d’exportation des diamants pour ses 82 Etats membres. Il est actuellement présidé par l’Inde.

Important producteur de diamants, la Centrafrique est un des pays les plus pauvres du continent. Elle est ravagée par une guerre civile depuis que la Séléka, une coalition de groupes armés, a renversé le régime du président François Bozizé en 2013.

La Centrafrique avait alors été interdite d’exportation de ses diamants, puis suspendue du Processus de Kimberley. Trois ans plus tard, en 2016, le pays avait été autorisé à reprendre ses exportations de diamants extraits depuis certaines zones (dans l’Ouest, principalement) répondant aux critères du Processus de Kimberley.

La société russe Lobaye Invest, réputée être liée à un proche de Vladimir Poutine, a récemment obtenu le droit d’exploiter plusieurs mines en Centrafrique.

La Russie souhaite désormais légaliser l’exploitation et l’exportation depuis l’ensemble du territoire, affirmant agir dans « les intérêts des producteurs de diamants africains ».

« L’interdiction est toujours valable dans les +zones rouges+ au nord et à l’est, où le territoire est contrôlé par des groupes armés antigouvernementaux », indique le vice-ministre russe, affirmant que les diamants issus de ces zones « se retrouvent, d’une manière ou d’une autre, sur le marché ».

« Les interdictions actuelles, d’une part, sont injustes envers les pauvres pour qui c’est le seul moyen de gagner leur vie. Deuxièmement, avec ces interdictions, nous discréditons le processus de Kimberley en excluant du marché légal un grand nombre de diamants produits et en circulation ».

En 2018, la Centrafrique a officiellement exporté 13.571 carats, contre 365.000 avant la guerre en 2012. La Russie dispose, elle, d’un important savoir-faire minier et le premier producteur mondial de diamants, le groupe russe Alrosa, est présent en Angola et au Zimbabwe.

Centrafrique : des hommes armés attaque l’hôtel de ville de Bria

Des individus armés non identifiés ont attaqué l’hôtel de ville de Bria, dans la nuit du 03 au 04 novembre dernier et ont réussi à emporter de matériels importants entre autres les actes de naissance et des matériels de bureau.

La ville de Bria au centre-Est du pays vit ces derniers temps au rythme des braquages et autres exactions attribués aux hommes en armes écumant la région. Le dernier fait en date c’est l’attaque de l’hôtel de la ville par des hommes armés non identifiés dans la nuit du 3 au 4 novembre, braquage au cours duquel documents d’Etat-civil et autres matériels de bureau ont été emportés par les malfrats.

Ce énième cas de braquage dans la ville indique, en effet, le degré de la criminalité à laquelle fait face les habitants de Bria, «  c’est le lot quotidien de notre misérable existence ici. Nous ne savons à quel moment nous serons victimes de ce genre de comportement. Comprenez que c’est une ville des groupes armés et il n’y a rien d’étonnant », c’est ainsi qu’un habitant de Bria banalise ces faits

De sources municipales, « c’est dans la nuit du 03 au 04 Novembre dernier, un groupe d’hommes armés ont attaqué la mairie de la ville de Bria. Ils ont réussi à enlever des matériels de bureau, les archives et les actes de naissance qui se trouvent dans le bureau du maire », a indiqué au CNC, une autorité municipale.

« C’est un acte crapuleux et criminel. Des documents importants ont été emportés par ces hommes, nous ne savons quoi faire »,  a déclaré une autorité locale outrée.

Selon les informations en notre possession, c’est le deuxième acte de braquage qui vient de s’opérer dans ladite localité en deux semaines car, la semaine passée, une bande de malfrats a attaqué la base logistique de l’ONG internationale Médecins Sans Frontière (MSF) et ont ravi d’importants matériels de bureau et des outils de travail. Avec l’appui de l’UNPOL présent dans la ville, les Forces de Sécurité Intérieure ont réussi à mettre la main sur les auteurs du braquage appartenant à un des groupes armés dans la région. Ils ont été arrêtés et transférés à Bangui pour des enquêtes judiciaires.

Centrafrique : de nouveau locaux pour l’Autorité nationale de l’aviation civile

L’Autorité nationale de l’aviation civile centrafricaine (ANAC) et la Société de développement des infrastructures aéroportuaires de Centrafrique (SODIAC) ont un nouveau local.

Selon L’Agence centrafricaine de presse, Faustin-Archange Touadéra, le président de la République centrafricaine, a inauguré le lundi 4 novembre 2019 le nouveau bâtiment devant abriter les services des deux institutions parapubliques. Le bâtiment qui porte les initiales des deux entités est logé au sein de l’aéroport international de Bangui M’Poko.

L’infrastructure, d’un coût total de plus d’un milliard FCFA, a été financée sur fonds propres de l’Etat. Construit sur une superficie de 4 500 m2, l’édifice de deux étages comporte une salle de conférence et 54 bureaux. En attendant son déménagement vers ses nouvelles installations, les services de l’ANAC restent provisoirement logés au ministère des Transports et de l’Aviation civile.

Pour le ministre des Transports et de l’Aviation civile, Arnaud Djoubaye Abazen, l’ANAC et la SODIAC permettent au système de l’aviation civile national d’améliorer son taux de conformité aux normes et aux pratiques standards recommandées par l’organisation de l’aviation civile internationale (OACI). D’où la nécessité de les doter d’équipements à la hauteur de leurs tâches respectives.

Le ministre a profité de l’événement pour annoncer les constructions prochaines d’une nouvelle tour de contrôle, d’une nouvelle caserne de pompiers, et d’une installation météorologique.

Assemblée nationale : le gouvernement face aux questions

Une séance de questions au gouvernement a eu lieu mercredi 30 octobre à l’Assemblée nationale, en pleine session budgétaire. À un peu plus d’un an des élections, c’est une séance intense qui s’y est tenue.

Les interventions ont été parfois virulentes. « On parle de pots-de-vin portant sur sept millions de dollars ce qui n’est pas surprenant puisque notre pays a été transformé complètement en un égout puant de corruption », s’emporte ainsi Annicet George Dologuele, à la tête du parti de l’opposition URCA.

Le Premier ministre, Firmin Ngrebada a répondu directement à ce sujet. « Dans le cas qu’on évoque, monsieur le président, il n’y a pas d’affaire. Que ceux qui ont la preuve qu’il y a des affaires, qu’ils les sortent et puis ça va être éclairci, monsieur le président, mais qu’on n’en fasse pas des manœuvres politiciennes. »

À la sortie de la séance, le Premier ministre justifie ses propos parfois emportés : « Je ne veux pas qu’on donne l’impression que les choses ne marchent pas. Nous sortons d’une situation difficile. Le président de la République essaie aujourd’hui de remettre le pays sur les rails. Et c’est une œuvre de longue haleine. »

Des réponses aux parlementaires qui n’ont pas toujours convaincu les députés. Comme Jean-Pierre Mara. « Je crois que le Premier ministre a répondu d’une façon politique à certaines questions mais la préoccupation qui était par exemple la mienne n’a pas trouvé de réponse. J’entends par là les groupes armés signataires de l’accord de Khartoum qui violent ces accords et contre qui on n’apporte pas de mesures appropriées. »

Beaucoup d’autres questions ont porté sur la sécurité et les inondations qui sont en cours dans le pays.

Inondations : près de 30 000 personnes sans abri

D’intenses pluies et la crue de l’Oubangui ont provoqué des inondations exceptionnelles en Centrafrique. Au moins 28 000 personnes se sont retrouvées sans abri.

Un drame humanitaire de plus dans ce pays pauvre, en proie à une guerre civile. D’intenses pluies et la crue de l’Oubangui ont provoqué des inondations exceptionnelles en Centrafrique. Au moins 28 000 personnes se sont retrouvées sans abri. Un drame humanitaire de plus dans ce pays pauvre, en proie à une guerre civile.

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La conjonction de pluies exceptionnelles et incessantes depuis une semaine et de la crue décennale de l’Oubangui et ses affluents a provoqué des inondations inédites en Centrafrique. Au moins 28 000 personnes se sont retrouvées sans abri dans ce pays extrêmement pauvre d’Afrique centrale.

« Il y a beaucoup de maisons détruites et de quartiers sous l’eau », a assuré le pasteur Antoine Mbaobogo, président de la Croix-Rouge centrafricaine.

Dans la capitale, Bangui, qui compte environ un million d’habitants, des quartiers entiers se sont transformés en véritables marécages, témoigne un journaliste de l’AFP. Des maisons en terre ont littéralement fondu sous les eaux et les taxis ont fait place aux pirogues pour transporter les gens à certains endroits.

« Aujourd’hui, notre pays, pas seulement la ville de Bangui, fait face à une grande catastrophe naturelle », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui, dans une allocution télévisée lundi soir. « La rivière Oubangui est sortie de son lit, les rivières qui vont s’y jeter ne peuvent plus le faire, cela crée un phénomène de débordement intense », a-t-il expliqué.

Manque d’eau potable et risque d’épidémies

Tous les dix ans, l’Oubangui, la principale rivière du pays, connaît une crue majeure. En 1999, les inondations avaient déjà provoqué d’importants dégâts. Aujourd’hui, le phénomène a été encore aggravé par des précipitations exceptionnelles pour cette saison – en durée comme en ampleur.

« Cela s’ajoute à la grande pauvreté de nos concitoyens », estime Antoine Mbaobogo. La Centrafrique, ravagée par la guerre civile depuis qu’une coalition de groupes rebelles a renversé le régime du président François Bozizé en 2013, est déjà l’un des pays les plus pauvres au monde. Et plus du quart des 4,7 millions de Centrafricains ont déjà été forcés de quitter leurs domiciles en raison de la guerre civile. Plus des deux tiers du territoire sont contrôlés par des groupes armés rebelles qui combattent les forces gouvernementales ou s’affrontent entre eux.

À Bangui, les arrondissements situés sur les berges de l’Oubangui ont été particulièrement touchés. « L’eau potable manque. Il y a des problèmes de latrines, de moustiques, de froid et des risques d’épidémie telles que le choléra », a averti Ange-Maxime Kazagui. « Nous n’avons pas de structure pour accueillir les gens, mais nous attendons que les ONG nous proposent des tentes, des abris, afin de sécuriser les personnes », a ajouté le porte-parole du gouvernement.

RCA : Touadéra en visite à Bouar

Le chef de l’Eta s’est rendu à Bouar à l’occasion de lancer les Unités spéciales mixtes de sécurité, USMS, prévue par l’accord de paix signé entre le gouvernement et 14 groupes armés le 6 février 2019.

Le président Faustin-Archange Touadéra s’est rendu à Bouar dans le nord-ouest de la Centrafrique ce mercredi. L’occasion de lancer les Unités spéciales mixtes de sécurité, USMS, prévue par l’accord de paix signé entre le gouvernement et 14 groupes armés le 6 février 2019.

Tenue kaki et casquette jaune, les recrues issues des groupes armés sont alignées, silencieuses. Parmi elles Célia du mouvement Révolution et Justice (RJ) : « On est ici pour la formation des USMS et pour les FACA. Aujourd’hui, nous sommes là pour chercher la paix dans notre pays. On a déposé les armes depuis le 31 mai pour chercher la paix dans notre pays et éviter des problèmes. »

À ses côtés, il y a aussi cet ancien anti-balaka : « On a déposé les armes, parce que maintenant tout est fini. C’est pour cela que l’on a désarmé. Et maintenant, on travaille à la cohésion sociale. »

Deux cent (200) anciens des groupes armés

Ils sont environ 200 éléments issus de différents groupes armés qui vont avec les forces de sécurités et de défenses devoir travailler en collaboration. Ceci sous la supervision de l’état-major de l’armée centrafricaine.

« Je demande donc aux unités spéciales qui vont entrer en service à contribuer à la protection des populations, à renforcer l’ordre public, et à mener les missions de sécurisation des couloirs de transhumance dans le strict respect des principes républicains c’est-à-dire dans l’impartialité et la neutralité », a déclaré solennellement le président Touadéra.

De nombreux défis, notamment logistiques, attendent ces USMS. Déjà, certains membres des groupes armés ont préféré abandonner faute de soutien financier, disent-ils.

RCA : Faustin Archange Touadera lance les travaux de la fibre optique

C’est à Berberati que le chef de l’Etat a procédé au lancement des travaux d’intégration de la fibre optique en Centrafrique.

Le projet est financé par l’Union Européenne et la Banque Africaine de Développement à valeur de 33 700 000 d’euros. L’intégration de la fibre optique en République centrafricaine a pour objectif d’améliorer la connectivité du pays avec les autres pays de la sous-région. Ce projet s’inscrit dans le cadre du développement de la Centrafrique.

Opérationnelle vers la fin d’année 2020, la fibre optique pourrait permettre la création des emplois pour les jeunes en chômage et d’avoir une grande augmentation des revenus de l’Etat.

RCA : les antirétroviraux insuffisants face à la demande

Malgré l’arrivée ces trois derniers jours dans le pays des stocks de médicaments, tous les patients ne peuvent être servis.

Les molécules en question ne sont pas disponibles pour tout le monde. Les autorités médicales rassurent que des mesures sont en cours pour satisfaire l’ensemble des malades. Cette crise d’antirétroviraux perdure en Centrafrique depuis le mois de juillet.

Plusieurs facteurs expliquent ce problème notamment la non prise en compte de nouveaux cas et des problèmes liés au transport. C’est une information qui a été donnée par le Dr Junior Ouefio, le Directeur de la Pharmacie, des Laboratoires et de la Médecine traditionnelle au Ministère de la santé publique.

Quelles pourraient être les conséquences cliniques d’une rupture de traitement pour un malade ?

Dr Gilbert Guifara, Médecin de Santé publique détaché à l’OMS-RCA évoque, entre autres, l’augmentation de la charge virale.

Pendant la période de rupture, certains partenaires comme Médecins Sans frontières ont pu mettre des ARV à la disposition du Ministère de la santé au profit des malades.

RCA : faire du pays une nation robotique, un défi pour Action Secours et Espoir

Cinq jeunes centrafricains s’initient à la conception des robots pour régler un problème communautaire.

C’est une réalité. Ils sont cinq : Israël 13 ans, Brunita 15 ans, Benjamin 16 ans, Mamadou Saïd 17 ans et Gracia 18 ans qui se spécialisent dans cet élan technologique. Leur encadrement est assuré par un coach, Cédric Pacific ZOUADE et un manager, Eric Constantin MAKANDA. L’Association « Action Secours et Espoir » en collaboration avec YALI Centrafrique se lancent dans ce défi technologique pour faire de la République Centrafricaine, une nation robotique.

« Les grands défis du moment ne peuvent être résolus sans la technologie », a affirmé Cédric Pacific ZOUADE. La petite équipe a participé en 2018 à une compétition internationale – la coupe du monde de robotique- qui s’est déroulée au Mexique. 196 nations étaient représentées dont la RCA qui a occupé le 113è rang. Au Mexique, chaque pays participant a présenté un robot sur la thématique qui va régler un problème communautaire entre autre l’électricité. La délégation centrafricaine qui était représentée par trois personnes obtenu la médaille du juge.

Dubaï accueillera « First Global Challenge 2019 » – du 22 au 27 octobre 2019. La thématique porte sur la conception d’un robot qui peut résoudre un problème environnemental orienté sur la pollution maritime. Le robot conçu par les jeunes centrafricains est déjà sur pied (voir photo) et son test se poursuit.

Le First Global Challenge fournit aux jeunes un cadre permettant de développer leurs capacités en sciences, en mathématiques, en technologie et en innovant grâce à un concours de développement de robots. Il a été lancé pour leur permettre d’accueillir les outils, les compétences et l’expertise nécessaire pour concevoir des robots, façonner leur avenir individuel et contribuer aux efforts mondiaux visant à résoudre certains des plus grands défis et problèmes les plus urgents dans des secteurs vitaux tels l’eau et l’énergie.

Ces jeunes dont certains ont perdu leurs parents pendant la crise intercommunautaire en Centrafrique – sont entrain de surmonter leur timidité et émotion par leur éveil et détermination pour se frayer un chemin dans le domaine de la technologie et s’égaler aux autres jeunes de leurs âges à travers cette compétition mondiale.

Dix mille dollars soit un minimum de cinq millions de francs CFA sont à mobiliser par la délégation centrafricaine qui sera composée de sept personnes : cinq étudiants et deux encadreurs. Cette somme va couvrir les frais de cotisation – le transport aérien et le séjour à Dubaï.

A quelques semaines du grand rendez-vous de Dubaï, Cédric ZOUADE et Eric MAKANDA, lancent un message aux bonnes volontés et au gouvernement de soutenir ces jeunes talentueux qui vont représenter une fois de plus la République Centrafricaine à cette rencontre mondiale de robotique.

Match amical RCA/Niger : François Zahoui retient 25 joueurs

Dans le cadre du match amical contre le Niger, le 13 octobre 2019, le nouvel entraîneur, François a retenu 25 joueurs.

La liste des 25 joueurs qui doivent affronter l’équipe nationale du Niger est dévoilée. François Zahoui doit préparer sa nouvelle équipe qui sera face à son ancienne équipe le 13 octobre à Niamey. Un qui manquera à l’appel c’est bien Geoffrey Kondogbia à cause de ces problèmes aux adducteurs, le milieu de terrain à besoin de repos selon ses médecins.

Par contre, quatre nouveaux joueurs font leur entrée. Il s’agit d’Arnaud Tettevin ancien international U17 français et qui joue avec la réserve de Rennes, Donald Benamna (stumptown athletic), Wilfried Zahibo (New England), qui évolue aux Etats-Unis et Jordan Damachoua milieu du terrain du FC Fjallabyggd en Islande.

RCA : le ministre des sports accepte François Zahoui à la tête des Fauves

François Zahoui  est le nouvel entraîneur de l’équipe nationale de football de la République centrafricaine.

La décision a été prise à la suite d’un entretien ce lundi entre Célestin Yanindji, président par interim de la FCF (Fédération centrafricaine de football) et Régis Lionel Dounda, ministre de la jeunesse et des sports.

« Le ministre n’était pas d’accord pour ne pas l’avoir été informé avant. Nous nous en excusons. Je vous le confirme François Zahoui est le sélectionneur national et d’ici deux mois, nous allons avoir un contrat formel avec lui avec l’aide du ministre. La fédération voyait l’urgence. Le mois de novembre n’est plus loin, raison pour laquelle nous avons choisi François », a confié Yanindji.

François Zahoui devra commencer à entraîner les Fauves avec un statut intérimaire. Son programme avec les joueurs sera intense parce qu’il est déjà prévu un stage du 8 au 15 octobre à Niamey au Niger.

Guerengou : le Président lance la culture de champignons

Le président de la République centrafricain, Faustin-Archange Touadéra a annoncé vendredi dernier la technique de culture de champignons dans le village de Guerengou, situé au Nord de Bangui.

Vu la situation économique du pays, le président a choisi ce village comme une localité pilote pour commencer la technique de la culture des champignons, afin de pouvoir répandre la culture dans toutes les localités centrafricaines.

C’est un projet qui tient un grand rôle dans le pays pour la lutte contre la famine et pour une source autosuffisance alimentaire de la population, grâce à la résistance de cette technique de production pendant toutes les saisons en Centrafrique.

Ce projet de la culture de champignons a été réalisé avec la Chine par un accord de partenariat avec le ministère de l’agriculture centrafricain. Environ 60 jeunes centrafricains sont déjà formés en Chine pour apprendre cette technique de culture de champignons, et ils se sont repartis dans toutes les régions de la Centrafrique pour la réalisation de la culture.

Le président centrafricain a rappelé que cette initiative a été prise pour avoir une évolution de la situation économique du pays, et pour sauver la population sous-alimentée.

Zahoui François pourrait être le nouvel entraineur des Fauves du Bas-Oubangui

Le technicien ivoirien va s’engager d’ici la fin de la semaine avec l’équipe nationale de la République centrafricaine.

Zahoui François est attendu en Centrafrique cette fin de semaine pour signé un nouveau contrat.  Après sa démission du staff technique de l’équipe nationale du Niger, Le technicien ivoirien est sur le point de déposer ses valises en République centrafricaine.

Le vice-champion avec les éléphants en 2012 est parvenu à un accord avec les dirigeants de la fédération centrafricaine de football. Zahoui François entrainera les Fauves du Bas-Oubangui pendant deux années.

C’est dimanche 22 septembre 2019, que Zahoui François finalisera les derniers détails de son contrat.

 

Restauration de l’autorité de l’Etat : la France et la Russie souhaitent aider la RCA

La ministre française des Armées a présenté les initiatives diplomatiques françaises et russes en Centrafrique, a l’issue de la 12e réunion du conseil de coopération de sécurité franco-russe.

A l’issue de la 12e réunion du conseil de coopération de sécurité franco-russe, qui vient de se tenir à Moscou, la ministre française des Armées, Florence Parly, a déclaré qu’elle était convaincue que la Fédération de Russie souhaite « aider les Centrafricains à restaurer l’autorité de l’État ».

La ministre française des Armées a présenté les initiatives diplomatiques françaises et russes en Centrafrique. Elle s’est notamment félicitée des efforts conjoints menés dans le cadre de l’ONU et de l’Union africaine, visant à mettre fin à la crise sécuritaire dans le pays.

« Certains veulent y voir un lieu de compétition. Nous avons des différences de méthode mais je veux le croire, nous avons un même objectif : aider les Centrafricains à restaurer l’autorité de l’Etat sur leur pays. Lorsque nos efforts convergent dans le cadre institutionnel de l’ONU ou bien de celui de l’Union africaine, nous obtenons des résultats. A l’image, par exemple, de l’assouplissement de l’embargo sur les armes. Nous pouvons le faire alors. Faisons-le davantage », a-t-elle souligné.

Des propos qui résonnent comme un changement de position de la Française sur le rôle de la Russie en Centrafrique. Au regard des précédentes déclarations de ses dirigeants sur la présence russe en Centrafrique, hier accusée d’entraver une sortie de crise.

En novembre 2018, Florence Parly doutait que la présence russe en Centrafrique et ses actions déployées, à l’instar des accords de Khartoum « contribuent à stabiliser le pays », critiquant l’activisme diplomatique de Moscou, parrain, en août 2018, à Khartoum (Soudan), d’une rencontre destinée à faciliter le processus de réconciliation dans ce pays, et s’arrogeant un droit de regard sur l’ex-colonie.

RCA : le premier allègement de l’embargo sur les armes approuvé

C’est ce jeudi 12 septembre 2019, que Le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé à un premier allègement de l’embargo sur les armes en Centrafrique.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé ce jeudi à l’unanimité un premier allègement de l’embargo sur les armes décrété en 2013 pour la Centrafrique, une demande de longue date de ce pays pour mieux combattre les groupes armés.

Rédigée par la France, la résolution adoptée par le Conseil de sécurité autorise «la fourniture d’armes ayant un calibre de 14,5 mm ou moins» aux forces de sécurité centrafricaines moyennant une notification préalable d’au moins 20 jours à l’ONU. Celle-ci doit inclure une série de paramètres, comme l’obligation de détailler les armes fournies, les moyens utilisés pour les acheminer ou la précision de leur destination finale. En aucun cas, elles ne pourront être revendues ou transférées à des tiers, précise le texte.

À ce stade, l’assouplissement de l’embargo reste «léger», note un diplomate sous couvert d’anonymat. Une révision du dispositif est possible ultérieurement. «On verra quand on pourra aller plus loin dans l’assouplissement. Le souci c’est qu’il n’y ait pas trop d’armes qui entrent dans le pays, et surtout des armes que l’Etat ne pourrait pas contrôler». «Il faut aussi que le nombre d’armes livrées corresponde à un besoin réel», ajoute la même source.

La Centrafrique, pays de 4,5 millions d’habitants classé parmi les plus pauvres au monde, a basculé dans la violence et le chaos en 2013, après le renversement du président François Bozizé par la rébellion de la Séléka. Dans ce pays où l’Etat ne contrôle qu’une maigre partie du territoire national, les groupes armés s’affrontent dans les provinces pour le contrôle des ressources (diamants, or, bétail…).

Depuis 2013, l’embargo sur les armes était total pour la Centrafrique même s’il a bénéficié depuis 2017 de quelques exemptions accordées par l’ONU, notamment à la Russie et à la France, pour équiper des unités de l’armée centrafricaine en voie de reconstitution. L’ONU maintient en Centrafrique une force de paix de quelque 13.000 Casques bleus. Début février, Bangui a conclu un accord de paix avec quatorze groupes armés qui a débouché sur la formation d’un nouveau gouvernement incluant des représentants de ces groupes.

Minusca : 1100 soldats camerounais en Centrafrique

Ils y sont allés dans le cadre du maintien de la paix de l’ONU en Centrafrique, ce pays qui traverse des moments de crise depuis 2013.

Le Ministère camerounais de la défense (Mindef), Joseph Beti Assomo a remis le drapeau national à ce 6e contingent conduit par le colonel Tabot Orock Samuel. La cérémonie a eu lieu ce 3 septembre 2019 à la Brigade du quartier général de Yaoundé.

Ce nouveau contingent est constitué de 750 militaires et 350 gendarmes. Ces hommes vont se rallier à ceux de la Centrafrique pour assurer la stabilité dans ce pays voisin.

Joseph Beti Assomo a recommandé aux troupes de faire preuve d’exemplarité pendant leur mission prévue pour un an.

« Soyez dignes de la confiance placée en vous. En y allant, vous œuvrez aussi à la sécurité de notre pays » leur a indiqué le Mindef.

Il faut le dire, ce contingent camerounais va compléter les éléments issus de 14 autres pays engagés pour la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en Centrafrique.

Hervé Verhoosel : « La RCA est la 3e plus grande crise humanitaire au monde après le Yémen et la Syrie »

Le Programme alimentaire mondial réclame un financement supplémentaire pour 1,8 million de Centrafricains en détresse alimentaire. Selon son porte-parole la RCA est la 3e plus grande crise humanitaire au monde

L’organisme d’aide alimentaire de l’ONU plaide pour un appui financier supplémentaire en faveur de 1,8 millions de Centrafricains en détresse alimentaire. Selon le porte-parole du  Programme alimentaire mondial, la République centrafricaine est la 3e plus grande crise humanitaire au monde après le Yémen et la Syrie, si on considère la proportion de la population totale qui a besoin d’une aide humanitaire.

Hervé Verhoosel et la star de la musique centrafricaine Ozaguin OZ ont visité la semaine dernière la ville de Bambari, dans le centre du pays, pour attirer l’attention de la communauté internationale sur cette crise oubliée. Occasion pour lui de présenter la situation actuelle dans le pays.

Après Genève, vous vous êtes rendu à Bambari, avec la star de la musique centrafricaine Ozaguin OZ pour attirer l’attention de la communauté internationale sur les besoins en assistance alimentaire. Pourquoi le choix de la ville de Bambari?

Bambari est une ville qui héberge des camps de réfugiés. En République centrafricaine qui est un pays qui compte un peu plus de 4 millions cinq cent mille habitants, vous avez 600 000 déplacés internes et avec le chanteur Ozaguin OZ nous sommes allés visiter un camp de déplacés, le camp des élevages avec principalement des Peuls. Dans ce camp en particulier il y a huit mille cinq cents personnes qui étaient dans leur situation quotidienne. Et le fait que nous ne pouvions aider qu’un tiers de ses habitants, nous aidons un petit peu plus de 2500 personnes dans ce cas précis.

A Bambari quel est le constat général que vous avez fait par rapport à l’état de la population qui était sur place.

J’ai tout de même, du côté positif vu une certaine indifférence au niveau de la sécurité à l’intérieur de la ville. Je sais qu’il y a un quartier en particulier qui pendant la nuit n’est peut être pas très sûr mais dans les rues de Bambari je n’ai plus vu d’hommes en armes comme on les voyait avant. C’est donc une chose relativement extraordinaire. J’ai vu les magasins qui étaient tous ouverts à la vie économique qui reprenait. C’est une chose importante. Ensuite dans le camp que nous avons visité la façon avec laquelle nous utilisions les coupons alimentaires. Qu’est-ce que c’est un coupons alimentaires? C’est un peu comme un chèque, plutôt que distribuer de la nourriture tous les mois, nous distribuons un coupon qui a une valeur de moins de 10 euros par personne par mois et donc les familles peuvent aller chez le commerçant local avec lequel le Programme alimentaire mondial a un accord particulier pour choisir et acheter eux mêmes leur propre nourriture. L’intérêt c’est que la nourriture est plus variée plus adaptée au type de famille mais aussi que cela permet à l’économie locale aux magasins par exemple mais également aux producteurs locaux d’avoir beaucoup plus de business et de vente.

 

Quand vous parlez de la distribution de coupons alimentaires, en franc CFA cela fait autour de 2800 ou 5800 francs équivalent de 1 ou 2 coupons alimentaires. Pensez-vous qu’un ménage, un individu puisse manger à sa faim pendant 28 jours, 30 jours?

Bien sûr le coupon humanitaire n’est pas spécialement l’équivalent de l’ensemble de la nourriture dont la famille a besoin. Donc il y a également des distributions de denrées alimentaires que nous faisons nous mêmes. Mais c’est vrai que ce n’est pas toujours suffisant et qu’il faut faire plus. Mais aussi les gens eux mêmes commencent à travailler un petit peu dans des petits business parfois ou à trouver des suppléments financiers qui leur permettent de tenir le coup.

De Genève à Paris votre message est le même. Le PAM a besoin d’un financement supplémentaire. C’est pour quel type d’assistance précisément et quel est le gap aujourd’hui recherché?

Aujourd’hui nous aidons 600.000 personnes en République centrafricaine tous les mois. Nous allons passer à l’avant de la fin de l’année à 800.000 personnes. Nous allons en fait ajouter 200 000 enfants femmes enceintes et allaitantes et l’année prochaine. Nous voulons ensuite doubler ce chiffre. C’est donc une énorme augmentation que nous voulons. Mais pour cela nous avons besoin de 35 millions de dollars supplémentaires. C’est de l’argent que nous devons trouver avant la fin de l’année afin de pouvoir planifier cette aide de l’année prochaine. A noter que notre second plus grand pays donateurs est l’Allemagne notre premier pays donateurs sont les Etats-Unis.

La crise humanitaire centrafricaine est elle comparable à celle d’autres pays à l’exemple du Yémen ou encore de la Syrie.

Exactement. En fait les gens ne se rendent pas compte de cette crise. Cette crise est un petit peu une crise oubliée. Les médias internationaux ont tendance à en parler de moins en moins. Mais ce que les gens ne se rendent pas compte c’est que c’est en réalité la troisième ou en fonction des chiffres la quatrième crise humanitaire dans le monde après le Yémen et après la Syrie et cela proportionnellement par rapport à la taille du pays et le nombre d’habitants bien sûr.

Quels sont les challenges qui se posent à votre équipe qui est sur le terrain pour pouvoir porter assistance aux quelque 600 000 personnes répertoriées aujourd’hui?

Aujourd’hui les challenges sont divers. Bien sûr il y a le challenge de la sécurité dans le pays en général. Des groupes armés qui sont toujours actifs même après les accords de Khartoum. Ensuite il y a le problème d’infrastructures même si on voit des efforts qui sont faits dans le côté de l’infrastructure. La route que nous avons prise entre Bangui et Bambari par exemple est tout de même une route de bonne qualité avec des travaux en cours pour la Manche. Mais dans d’autres régions du pays cela peut mettre plusieurs semaines nos camions de quitter Bangui pour arriver à des villes plus éloignées et cela peut être dû également à la météo. En période de pluies ces routes sont parfois presque impraticables et nous mettons plusieurs semaines pour arriver dans des zones où parfois les besoins sont urgents.

Quelles sont les perspectives du PAM en termes de réponse aux besoins urgents de la population en Centrafrique.

Nous voulons vraiment doubler doubler ce que nous faisons aujourd’hui des 600 mille personnes que nous aidons aujourd’hui 800.000 si tout va bien à la fin de l’année. Nous voulons doubler ce chiffre de 800.000 l’année prochaine pour aller jusqu’à un million cinq millions six voire plus. Nous sommes pour l’instant en contact avec des donateurs potentiels en espérant que cette crise oubliée ne le soit plus. Et bien sûr ne soit plus une crise. Dès que possible toute l’équipe du PAM ici à Bangui mais également au niveau international est vraiment très motivée pour aider ce pays qui en a vraiment besoin. 1,8 million de Centrafricains sont ce mois-ci en insécurité alimentaire alors que le pays en compte plus ou moins 4 millions et demi, un peu plus de 4 millions et demi.

Russie/Centrafrique : les fruits de la coopération

Ce partenariat s’inscrit dans le cadre d’une coopération militaire en matière de sécurité et de renforcement de capacité des hommes de rang, de l’économie et de la politique sociale.

La Fédération de la Russie s’inscrit désormais dans une logique de partenariat rassurant avec les pays africains notamment la République Centrafricaine, le Soudan, la RDC, le Zimbabwe etc. Cette présence vise à faire développer le Continent à travers plusieurs techniques innovatrices.

En République Centrafricaine, les autorités politiques sont dans cette dynamique avec la Fédération de la Russie. Et malgré l’embargo qui pèse sur les armes en destination de la République Centrafricaine, la Russie a pu obtenir le feu vert du Conseil de Sécurité des Nations-Unies et a doté la RCA avec des armes de guerre. Elle s’est également engagée dans la formation de l’armée nationale et en peu de temps le record est élevée; plus de 200 hommes formés.

Dans le cadre social et culturel, ces partenaires ont appuyé le processus de paix jusqu’à la signature de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation entre le gouvernement et les groupes armés; aussi bien que l’organisation des matchs de football et l’appui dans plusieurs  domaines sportifs et autres…

Centrafrique: combats entre groupes armés dans le Nord-Est

Des combats ont opposé dimanche dans l’extrême nord-est de la Centrafrique deux groupes armés signataires de l’accord de paix conclu début février avec le gouvernement, a annoncé à l’AFP la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca).

Ces affrontements ont eu lieu dans la ville de Birao. Ils ont opposé des miliciens du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ) à ceux du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC). Dimanche soir, il n’a pas été possible de confirmer si les combats avaient fait des victimes.

Plus de 1.000 déplacés se sont réfugiés aux alentours de la base de la Minusca à Birao. Les casques bleus ont effectué des patrouilles dans la ville pour sécuriser les populations civiles, selon la Minusca.

«La situation est désormais calme», a déclaré à l’AFP Abdoulaye Hissène, le chef militaire du FPRC. Une accalmie confirmée par son homologue du MLCJ, Ali Abderamane. Mais sur place le climat reste tendu, selon plusieurs sources humanitaires. Elles s’inquiètent d’une nouvelle flambée de violences, alors que les deux groupes armés se font toujours face dans la ville.

La Centrafrique est embourbée dans un conflit depuis le renversement en 2013 du président François Bozizé par une coalition promusulmane (l’ex-Séléka), qui a entraîné une contre-offensive de milices prochrétiennes autoproclamées d’«autodéfense» (antibalaka). Le pays connaît une relative accalmie depuis la signature d’un accord de paix le 6 février dernier entre 14 mouvements rebelles et le gouvernement centrafricain. Les populations sont toutefois toujours victimes de violences commises par les groupes armés qui contrôlent 70% du territoire.

Le MLCJ et le FPRC, tous deux issus de l’ex-Séleka, s’étaient déjà affrontés le 14 juillet dans le village d’Am-Dafock, situé à la frontière du Soudan, à 60 km de Birao. Un affrontement provoqué par l’arraisonnement d’une cargaison d’armes appartenant au MLCJ par des éléments du FPRC, qui avait causé la mort de huit miliciens: quatre dans chaque groupe.

Centrafrique : les éléphants menacés par des chasseurs

La réserve de Dzanga-Sangha est l’ultime sanctuaire des pachydermes, décimés ailleurs par les braconniers.

Le pas de Jean est rapide, malgré l’enchevêtrement des branches et des racines au sol. Il scrute la moindre trace de passage de l’éléphant qu’il piste depuis trois heures au cœur de la réserve de Dzanga-Sangha, épargnée – mais pour combien de temps encore ? – du braconnage qui menace la survie des grands mammifères en Centrafrique. Il se fige soudain, un pied fiché au centre d’une large trace : l’empreinte de la patte d’une femelle adulte.

L’ancien chasseur pygmée a mis sa parfaite connaissance de cette forêt primaire équatoriale dense et sombre au service de la préservation de la faune, en devenant guide de ce parc situé dans le sud-ouest du pays. Le long de la large rivière Sangha, ce territoire est devenu une réserve spéciale en 1990. Dzanga-Sangha est aujourd’hui le dernier sanctuaire des éléphants et des gorilles centrafricains, décimés ailleurs dans le pays par les braconniers.

« Mais cela ne va pas durer », se lamente Luis Arranz, chargé du parc et de la formation de ses gardiens, des pisteurs pygmées recrutés dans les villages alentour mais aussi des rangers, militaires chargés de la protection de la faune. Les éléphants ayant disparu du nord de la Centrafrique, les braconniers pourraient se rabattre rapidement sur la Dzanga-Sangha, s’émeut ce cadre espagnol du World Wildlife Fund (WWF), l’ONG internationale de protection de l’environnement qui gère la réserve en partenariat avec le gouvernement.

Le parc du Manovo-Gounda Saint-Floris, dans le nord, a été classé dans la liste du patrimoine mondial en péril par l’Unesco. « Les girafes ont disparu du nord, les rhinocéros aussi, souffle Luis Arranz, dépité. Aujourd’hui, il n’y a plus d’éléphants de savane non plus… Les braconniers vont forcément finir par venir ici. »

Avec la guerre civile, le braconnage a explosé

Les scientifiques qui accompagnent Jean répertorient les animaux présents. Sur les traces de l’éléphante pistée, ils débouchent dans une grande clairière au centre de laquelle les eaux de la forêt s’écoulent pour former un grand marécage. Là, une centaine des 8 000 éléphants de la forêt de Dzanga-Sangha s’ébattent, cherchant le sel du bout de la trompe dans la boue. Deux mâles s’affrontent, un autre poursuit des bongos (une espèce d’antilope).

A l’autre bout du parc, le personnel d’une base scientifique perdue à 50 km de la première ville, Bayanga, étudie les gorilles. Au milieu des magnolias, Kumba, un vieux mâle au dos argenté de 40 ans, toise les chercheurs. Il veille sur sa femelle et ses jumeaux nouveau-nés, même s’il est habitué à la présence des scientifiques.

Dans un pays en guerre civile depuis 2013, le braconnage a explosé. Un rapport d’Ecofaune, organisme de protection de la faune du nord de la Centrafrique, estime que sur trente ans, la population des grands mammifères s’est réduite de 94 % dans le pays. Le rhinocéros pour sa corne, l’éléphant pour son ivoire, la girafe pour sa peau, le pangolin pour son écaille, le gorille pour sa viande… La faune est la cible des braconniers sur tout le continent africain ; et les frontières poreuses de la Centrafrique ont permis d’innombrables raids de braconniers venus des pays voisins.

 

RCA: MSF vaccine contre la rougeole

L’Equipe d’urgence de MSF « EURECA » apporte une réponse à  l’épidémie de rougeole dans la Vakaga, à  plus de 700 km de Bangui, au nord-est de la République Centrafricaine.

En cet après-midi de fin avril, le premier orage de la saison des pluies menace le village de Ouanda-Djallé. « Dimanche c’est le marché hebdomadaire de Ouada-djalé, on doit en profiter pour vacciner le maximum d’enfants », explique Roger Gutierrez, le coordinateur de l’équipe d’urgence.

Médecins Sans Frontières répond à  l’épidémie de la rougeole déclarée dans la Vakaga, au Nord-Est de la RCA, à  quelques kilomètres de la frontière avec le Tchad et le Soudan. « à€ l’arrivée de EURECA, il y’ avait 3 foyers de l’épidémie : dans le village de Tiringoulou, de Ndiffa et Ouanda-Djallé. Dans ce dernier village, notre équipe a enregistré et pris en charge plus de deux cent enfants atteints de rougeole, sur une population de dix mille personnes. C’est sans doute l’épicentre de cette épidémie », affirme Stefano Perotti, le référent médical de l’équipe d’urgence. « Le problème ici ce n’est pas l’insécurité comme ailleurs en RCA, mais plutôt l’absence de la vaccination de routine ».

Au premier jour de la campagne de vaccination, l’équipe improvise dans la grande cour du site, une salle d’isolement dans une maisonnette à  la toiture bâchée. « On fait avec les moyens de bord », s’amuse Gaetan Go-Mandakossi, logisticien. Durant toute la durée de l’intervention, soixante-deux enfants y seront hospitalisés. En plus de la rougeole, « On a aussi pris en charge six cas de coqueluche, ce qui démontre des lacunes dans le programme élargi de vaccination dans les centres de santé de la région », explique le coordinateur de EURECA.

Pendant quatre jours, l’équipe de MSF a vacciné 880 enfants de six mois à  5 ans contre la rougeole et administré 1400 vaccins pentavalent qui protègent contre la diphtérie,

Tétanos, Coqueluche, Hémophilus Influenza B, et l’Hépatite B.

En plus de la vaccination, l’équipe a apporté son soutien à  7 structures sanitaires de la Vakaga. Des donations de médicaments et des sessions de formation ont été organisées à  l’intention du personnel de ces structures du Ministère de la santé pour améliorer les soins aux populations locales. « Nous avons fait des donations de médicaments et de matériel pour traiter les maladies les plus courantes : le paludisme, la rougeole, la diarrhée, et les infections respiratoires en plus des séances de promotion

de la santé », conclut Perotti.

A la fin de cette intervention, l’équipe d’urgence de Médecins Sans Frontières en République Centrafricaine continue de suivre d’autres alertes d’épidémies et à  répondre aux urgences médicales sur tout le territoire.

Centrafrique : 116 permis miniers rendus publics

L’information a été publiée sur le site du ministère centrafricain des Finances, mais elle est quasiment passée inaperçue.

Quelque 116 permis miniers ont été accordés en janvier et février derniers. Des permis d’exploration, mais aussi d’exploitation, qui concernent l’or et le diamant. Soixante-sept carats. Le ministère des Mines l’annonce avec un brin de fierté : c’est le plus gros diamant trouvé depuis la reprise officielle des activités minières en juin 2015. Il est en cours de certification et pourrait valoir jusqu’à 400 000 dollars !

Les diamants alimentent autant les fantasmes que les appétits internationaux en Centrafrique. Mais si pour l’or, il n’existe aucune restriction géographique à la production et à l’exportation, ce n’est pas le cas des pierres précieuses. En janvier 2003 a été lancé un processus mondial de certification du diamant qui vise à éviter que l’exploitation des mines ne finance les conflits : le Processus de Kimberley (PK). Dix ans plus tard, au moment où la crise éclate dans le pays, la RCA s’est ainsi vu interdire d’exporter légalement ses diamants bruts. Depuis, une petite partie seulement du territoire a été réintégrée au Processus de Kimberley en 2015. Seuls les diamants provenant de cinq sous-préfectures sur 72 (Boda, Nola, Gadzi, Berberati, Carnot) ont ainsi été autorisés à l’exportation.

Pour qu’une entreprise ait le droit d’exploiter les sous-sols du pays, un permis signé par le ministère des Mines est nécessaire. Ces permis ont longtemps fait l’objet de supputations en tous genres. Finalement, les autorités ont levé un coin du voile : sur le site internet du ministère des Finances, une partie des arrêtés et des décrets concernant les concessions minières récemment octroyées ont été publiés.

En tout, 41 arrêtés et décrets ont été rendus publics. Ils concernent l’attribution de 116 permis entre le 4 janvier 2018 et le 26 février 2019. Une dizaine d’autorisations de recherches et de reconnaissance apparaissent dans le magma des documents. Plusieurs autorisations d’exploitation de mines de calcaire, de sable et d’argile ont aussi été délivrées. Mais l’essentiel des permis concerne bien l’exploitation de l’or et du diamant… 104 permis d’exploitation artisanale semi-mécanisée ont ainsi été concédés pour une période d’un à cinq ans. Quatre-vingt-dix-neuf concernent de manière associée l’or et le diamant. Parmi les entreprises qui ont obtenu ces précieux sésames, la désormais célèbre entreprise russe de la Lobaye Invest, ou encore des entreprises chinoises telles que Zhong Yu Kuang Ye SARL ou Tian Xiang.

Parmi les permis d’exploitation délivrés par l’État, près de la moitié se situent hors de la « zone verte » du Processus de Kimberley. Bria, Bossembele, Bozoum, Bangassou, etc. Ces localités sont bien loin de la petite zone sud-ouest autorisée. Pourquoi attribuer des permis d’exploitation de diamants hors du périmètre autorisé ? Le ministre des Mines Léopold Mboli Fatran précise que selon l’article 43 du code minier, « les permis semi-artisanaux délivrés donnent systématiquement à leur titulaire le droit d’exploiter toutes les substances minières » qui se trouvent dans le périmètre attribué. Le ministre concède qu’« il pourrait être judicieux de préciser les minéraux autorisés à l’exploitation. »

Si l’exploitation des diamants hors zone verte n’est pas illégale selon le Processus de Kimberley, il est cependant interdit de les exporter. Les sociétés ont pour obligation en cas de production hors de la « zone verte » de les consigner et de les stocker en attendant la levée de l’embargo. Mais il est actuellement très difficile de contrôler les productions et les stocks notamment à l’est du pays.

Les richesses minières ne bénéficient donc à l’heure actuelle que très peu aux caisses de l’État. Si l’exportation de l’or a doublé par rapport au niveau d’avant crise, on est loin du compte en ce qui concerne les diamants. Seuls 13 000 carats ont été officiellement exportés en 2018, les projections prévoient 20 000 carats pour 2019, mais pourraient même être revues à la baisse. Avant la crise, l’exportation était bien plus élevée, et a ainsi pu atteindre 365 000 carats en 2012. Les experts internationaux parlent d’un « effondrement du secteur ». Une baisse de la production officielle qui a des conséquences sur les revenus de l’État. De manière générale, les autorités peinent à faire rentrer les devises.

La taxation du diamant, à hauteur de 6,75 %, se fait sur des quantités minimes comparées à ce qui circule dans ce qu’il faut bien nommer un circuit informel. En 2007, le secteur minier représentait 7 % du PIB. En 2018, ce chiffre est tombé à 0,2 %. Pour lutter contre le détournement des pierres précieuses, les autorités ont mis en place différentes mesures. Notamment l’imposition d’un montant minimum d’exportation officiel de la part des bureaux d’achats (200 000 dollars par mois). Plusieurs bureaux pourraient être prochainement fermés faute d’atteindre ce seuil, selon le ministère.

Le Processus de Kimberley, et la création de la « zone verte », ont permis en partie la formalisation du marché, mais la majorité du territoire échappe encore au processus. Si 13 000 carats ont été légalement exportés en 2018, ce serait plus de 315 000 carats qui auraient quitté le pays illégalement selon unrapport de l’US Geological Survey. Par la route ou en avion, les pierres précieuses passent les frontières poreuses qui entourent la RCA, comme le souligne le groupe des experts des Nations unies dans son rapport.

Cette exportation illégale est faite par des particuliers profiteurs, mais aussi par les groupes armés. Ils sont présents sur de nombreux sites d’extraction et bénéficient largement de leurs revenus. « Les groupes armés continuent de tirer l’essentiel de leurs revenus de la taxation illégale et du rançonnement des artisans miniers et des collecteurs, ainsi que de la fourniture de services de sécurité », note le rapport final du groupe des experts des Nations unies de 2017. Un autre rapport de The Sentry publié en novembre 2018 détaille par exemple l’enrichissement du chef de guerre Abdoulaye Hissène grâce au commerce de minerais, sans pourtant pouvoir évaluer le montant de cet enrichissement.

Un accord de paix a été signé le 6 février dernier. Il devrait permettre le redéploiement de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire aujourd’hui contrôlé dans sa majorité par les groupes armés. Le gouvernement, lui, espère étendre la zone verte à neuf nouvelles sous-préfectures, une perspective qui devrait être étroitement liée aux progrès de la mise en application des accords de Khartoum.

Les arrêtés et décrets publiés précisent, enfin, pour chaque concession, la surface allouée pour l’exploration ou l’exploitation. En tout, ce sont plus de 14 000 km2 qui ont été attribués, soit l’équivalent de plus de 2 % de la surface du territoire. Une pression foncière non négligeable qui explique en partie les expressions de mécontentement des populations auxquelles on a assisté, et certaines poussées de fièvre parfois violentes. Le 7 mai 2019, une décision du ministère des Mines a suspendu les attributions de titres miniers et les autorisations diverses « jusqu’à nouvel ordre ». Le ministère prévoit la création d’un comité technique pour faire l’état des lieux de tous les permis déjà attribués afin de reconstituer une base de données mise à jour et de traiter les contentieux sur les permis déjà attribués.