RCA/Rwanda : 4 nouveaux accords signés

Ces accords concernent les domaines de la défense, de l’exploitation minière, du transport et de l’économie.

 

La République Centrafricaine et le Rwanda ont signé quatre accords de coopération, à l’occasion de la visite d’État du président Faustin-Archange Touadera au Rwanda du 5 au 8 août courant, a annoncé, dans un communiqué, la présidence centrafricaine, lundi.

« Il s’agit d’un accord d’exploration en vue de l’exploitation minière ; d’un protocole sur le développement du transport ; d’un protocole d’entente relatif à l’appui à la mise en œuvre de la stratégie nationale de la réforme du secteur de sécurité dans le domaine de la défense en République et d’un protocole d’entente pour une coopération dans le domaine de la planification économique », a souligné la présidence centrafricaine.

Lors de cette visite, le président rwandais Paul Kagamé et le président Touadera ont animé une conférence de presse.

Le Président Touadera a exprimé ses remerciements à son hôte pour « les appuis multiformes » apportés à son pays dans leurs « efforts de recherche de la paix, de la sécurité et du relèvement économique ».

« Le peuple centrafricain veut s’inspirer du modèle économique réussi au Rwanda mais aussi de l’exemple réussi de résilience de la réconciliation nationale et du vivre ensemble », a-t-il indiqué, avant d’inviter les investisseurs rwandais à investir massivement dans son pays, selon le communiqué de la présidence centrafricaine.

Le président Kagamé, dans son intervention, a affirmé que le Rwanda était dans son rôle et se devait d’apporter sa contribution à la résolution du problème.

« Bien qu’il s’agisse d’un problème que nous nous sommes tous réunis pour résoudre, le Rwanda et la République centrafricaine ont également la possibilité de travailler ensemble dans différents autres domaines, en soutenant davantage la paix et la sécurité, ainsi que le développement », a déclaré Paul Kagamé d’après le communiqué de la présidence.

Il y a moins de quatre mois, Rwandair, la compagnie aérienne rwandaise, annonçait une nouvelle desserte de Bangui sur la ligne Bangui – Kinshasa – Bangui qui pouvait être élargie à une ligne Bangui – Brazzaville – Kigali.

« Après son entrée fulgurante dans l’espace aérien centrafricain depuis quatre mois, le nouveau mémorandum d’entente que les deux pays viennent de signer dans le domaine des transports, permettra à la compagnie Rwandair d’entamer une nouvelle desserte entre Bangui-Kigali; Bangui – Kinshasa; Bangui- Brazzaville-Kigali. C’est le désenclavement de la RCA qui est l’enjeu de ce nouvel accord dans le domaine des transports », a annoncé la présidence centrafricaine.

Depuis 2013, alors que la RCA est en crise, le Rwanda n’a pas hésité à déployer des milliers de soldats en Centrafrique, sous mandat de l’ONU, pour aider le pays à assurer son intégrité et à repousser les groupes rebelles qui sèment la terreur dans plusieurs régions.

Le Rwanda est le troisième contributeur au maintien de la paix en RCA avec plus de 3 000 soldats déployés dans différentes parties du pays depuis 2014.

Près de 750 Casques bleus rwandais supplémentaires seront présents en Centrafrique pour renforcer la mission des Nations Unies. La semaine dernière, 300 d’entre eux étaient déjà arrivés à Bangui.

RCA : Emmanuel Macron demande aux groupes armés de respecter les accords de paix

Six mois après la signature de l’accord entre le gouvernement et 14 groupes armés, Emmanuel Macron a rappelé au président centrafricain, en visite à Paris, de « faire tous les efforts pour que l’accord soit bien respecté ».

Le président français Emmanuel Macron a rappelé jeudi à son homologue centrafricain Faustin Archange Touadéra, en visite à Paris, la nécessité de « faire tous les efforts pour que l’accord de paix soit bien respecté par les groupes armés », a indiqué la présidence française.

Six mois après la signature de l’accord conclu en février entre le gouvernement et 14 groupes armés, la paix tarde à revenir en Centrafrique, où les provinces sont toujours contrôlées à 80 % par les groupes rebelles.

Les combats se poursuivent

Les combats entre groupes armés et les attaques contre la population civile se poursuivent – meurtres, viols, braquages, détentions arbitraires, attaques sur les personnels humanitaires – avec 10 à 70 violations de l’accord enregistrées chaque semaine par la Mission de l’ONU en République centrafricaine (Minusca).

Le chef de l’État français, qui avait déjà reçu Faustin Archange Touadéra en septembre 2017, « a aussi rappelé au président centrafricain son attachement à l’organisation d’élections libres et inclusives » fin 2020 et ajouté que le partenariat entre la France et l’Afrique centrale était « indispensable notamment pour la sécurité avec les pays voisins ».

La France est intervenue en Centrafrique entre 2013 et 2016

L’Élysée n’a pas précisé si les deux hommes avaient parlé du rapprochement entre la Centrafrique et la Russie, qui préoccupe Paris. L’ancienne colonie française de 4,5 millions d’habitants, classée parmi les pays les plus pauvres au monde, a basculé dans la violence et le chaos en 2013, après le renversement du président François Bozizé.

La France y était intervenue entre 2013 et 2016 (opération Sangaris) pour faire cesser les violences. Paris a remis en décembre dernier 1 400 fusils d’assaut aux forces armées centrafricaines (Faca), après avoir obtenu une exemption à l’embargo de l’ONU, tout comme la Russie, qui a fait une entrée remarquée dans l’ancienne colonie du « pré carré » français en livrant des armes aux Faca début 2018.

Actuellement l’État ne contrôle qu’une maigre partie du territoire national et des groupes armés s’affrontent dans les provinces pour le contrôle des ressources, notamment les diamants, l’or et le bétail. La France compte aujourd’hui quelque 300 soldats français en Centrafrique, qui mènent des actions de formation des forces armées nationales et assurent si nécessaire un appui à la force de l’ONU (Minusca, 13 000 hommes).