RCA : mise en garde de la Minusca à Abass Sidiki et Ali Darassa

C’était lors d’une conférence de presse hebdomadaire de cette mission onusienne, mercredi 02 septembre 2020.

La mission des Nations unies en République centrafricaine (Minusca) a mis en garde ce mercredi 02 septembre, les groupes armés qui pourront perturber le processus d’enrôlement des électeurs dans les préfectures de l’Ouham-Péndé, de la Nana-Mambéré  et de l’Ouaka, visant particulièrement le 3R, dirigé par le camerounais Abass Sidiki, et l’UPC du chef de guerre nigérien Ali Darassa.

Selon la Minusca, depuis le déclenchement du processus du recensement électoral dans les villes de province, 13 centres d’enrôlement des électeurs ont été perturbés par des éléments de l’UPC et de 3R à enregistrer les électeurs  dans les préfectures de l’Ouham-Péndé et de l’Ouaka.

Lors d’une conférence de presse hebdomadaire mercredi 02 septembre 2020, le porte-parole de la Minusca, Monsieur Vladimir Monteiro  a réitéré la détermination de son Institution à assurer la protection des agents recenseurs dans ces régions à risque  afin de réussir les opérations d’enroulement des électeurs dans le délai  prévu par l’autorité nationale des élections.

« Par rapport au processus électoral, la force de la Minusca et l’autorité nationale des élections (ÂNE) travaillent actuellement pour assurer la sécurisation des agents recenseurs dans les zones où l’enrôlement des électeurs n’avait pas eu lieu. La Minusca rappelle qu’elle ne tolérera plus aucun obstacle à l’opération d’enrôlement des électeurs et met en garde tout groupe armé menaçant de perturber le processus », a déclaré le porte-parole de la Minusca, Monsieur  Vladimir Monteiro, qui ajoute également que la Minusca «  lance un nouvel appel à Ali Darassa qu’il mette fin également aux activités déstabilisatrices et la politique expansionniste de son mouvement UPC… ».

Il y’ a lieu de noter que le groupe 3R (Retour, réclamation et Réhabilitation), dirigé par le fugitif Peul camerounais  Abass Sidiki, avait empêché les agents recenseurs et tablettes dans plusieurs localités de l’Ouham-Péndé et de la Nana-Mambéré, notamment à Koui, , Ngaoundaye, Aba et Besson de procéder aux opérations d’enrôlement des électeurs. Tandis qu’au centre et au sud-est, l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), dirigée par l’autoproclamé général des armées Ali Darassa, multiplie des opérations de braquage et de kidnapping des agents recenseurs et tablettes dans les zones sous son contrôle.

En juillet dernier, les troupes de la Minusca et les militaires centrafricains ont lancé une opération militaire baptisée « Ala londo » contre les positions du mouvement 3R dans les préfectures de la Nana-Mambéré et de l’Ouham-Péndé. Plusieurs localités ont été reprises aux mains des rebelles qui se sont dispersés dans la nature.

RCA : des mercenaires russes, soupçonnés d’avoir posé des mines antipersonnel

La Minusca (Mission des nations unies en Centrafrique)  accuse le mouvement 3R d’Abass Sidiki d’utiliser les mines antipersonnel et antichars pour la première fois dans des attaques contre les Faca et les troupes de la Minusca, ayant occasionné la mort d’un casque bleu rwandais et blessé deux autres.

Selon plusieurs experts militaires, les mines antipersonnel et antichars posées dans les zones du nord-ouest, occupées par le mouvement 3R seraient l’œuvre des mercenaires russes de  Wagner.

« En République centrafricaine, c’est pour la première fois qu’on parle des mines antipersonnel. Même en plein moment de la crise entre 2013-2015 dans le pays, aucun groupe armé n’avait utilisé ce genre d’armement, car l’utilisation de ces engins requiert sa meilleure connaissance. Or, notre armée est sous embargo des Nations unies depuis plus de 6 ans, et ne dispose pas ce type d’armement dont son utilisation est interdite », a affirmé un officier général de l’armée nationale, quelques heures après la déclaration sur RFI,  le 15 juillet de Charles Bambara, responsable de communication de la Minusca

Pour des nombreux experts militaires centrafricains, « il ne fait aucun doute, ce sont les mercenaires russes de la société Wagner qui auraient fourni, et formé les combattants rebelles de 3R à l’utilisation de ces engins explosifs dangereux.

D’après eux, sur le plan régional, aucun groupe armé n’avait utilisé auparavant des mines antipersonnel dans ses opérations contre les forces de l’ordre. Le Tchad ne dispose pas ce genre d’armement interdit par la communauté internationale, encore moins le Cameroun. Or, en Libye, les États-Unis avait accusé cette semaine les mercenaires russes de Wagner d’avoir posé des mines antipersonnel autour de la capitale Tripoli. Ce que la Russie conteste vigoureusement.

Pour l’heure, on ignore exactement la quantité de ces mines antipersonnel et antichars utilisée par le mouvement rebelle 3R dirigé par le peul Abass Sidiki qui se fait appeler désormais « Général d’armée Bi Sidi ».

RCA : des rumeurs sur une prétendue mort du chef rebelle Abass Sidiki

Depuis quelques jours, des rumeurs enflent sur les réseaux sociaux, et relayés sur les antennes de certains médias centrafricains faisant état de la mort du sulfureux chef rebelle Abass Sidiki, chef d’État-major et coordonnateur du mouvement 3R.

Selon ces rumeurs, il serait tué dans un affrontement qui a opposé les forces Bangladesh de la Minusca et les combattants rebelles de 3R dans la localité de koui, sous-préfecture de l’Ouham-Péndé.

« Il est tombé dans une embuscade tendue par les forces Bangladesh de la Minusca dans la localité de koui. Après un bref échange des tirs, l’homme a été tué. Ses proches nous ont confirmé l’information », soupire un proche du chef de l’État Faustin Archange Touadera joint au téléphone par la rédaction du CNC.

Sur le terrain par contre, des sources sécuritaires locales ont démenti catégoriquement cette information et parlent d’une véritable diversion orchestrée par le 3R.

À Bocaranga, où les affrontements entre les 3R et les Casques bleus Bangladesh de la Minusca sont toujours en cours, les rumeurs sur la prétendue mort du chef rebelle Abass Sidiki ne passent pas. Même à Koui, ou encore  à Bouar, personne ne veut y croire. Tout le monde parle de manipulation de 3R appuyée par le gouvernement afin de desserrer la pression militaire exercée par la Minusca sur le 3R.

« Les autorités doivent nous exposer sa dépouille sur la place publique pour que les Centrafricains puissent confirmer que Sidiki est réellement mort », explique un député de la Nana-Mambéré joint au téléphone par CNC.

Du côté de l’opposition démocratique, la nouvelle de l’assassinat du chef rebelle Abass Sidiki étonne plus d’un. Certains se demandent pourquoi le gouvernement se « réjouit »  très rapidement de la prétendue mort de Sidiki alors qu’il n’a même pas vu sa dépouille mortelle.