Innovation de Santiago du Chili à Bangui. Un Start-up visa pour l’Afrique qui investit ?

Dans le champ des « borders studies », le Chili a été le premier pays du monde à lancer en…

Dans le champ des « borders studies », le Chili a été le premier pays du monde à lancer en 2010 un programme Startup Chile, offrant un visa d’un an, six mois d’accompagnement et une bourse de 40 000 dollars pour attirer les talents étrangers.

En prenant en compte la nouvelle vague de visas nomades numériques qui fleurissent partout en Europe, la Centrafrique peut-elle s’inspirer tant des dispositifs européens que sud-américains pour devenir l’étoile et la clé du « Invest in Africa » ?

 

De la Croatie à la Grèce en passant par l’Estonie et l’Islande, les pays d’Europe cherchent à tirer le meilleur parti de l’intérêt croissant pour le mode de vie des nomades numériques en offrant des visas spéciaux pour les travailleurs à distance. Cependant, tous les visas de nomades numériques ne sont pas égaux, certains obligeant à parcourir beaucoup de paperasse.

 

Les pays d’Europe prennent conscience des avantages – notamment de l’argent – que les nomades numériques peuvent apporter à la fois aux villes et aux villages peu peuplés, et conçoivent des moyens de faciliter leur installation.

 

Qu’est-ce qu’un visa nomade numérique ? « Digital nomad visa » (en anglais) est un terme assez vague, mais il fait généralement référence à un permis de séjour temporaire qui permet aux étrangers de rester dans un pays entre six mois et deux ans.

 

Pour les travailleurs à distance hors de l’Union européenne, ils peuvent offrir un moyen idéal de s’installer sur le continent sans être liés par des visas touristiques restrictifs. Mais tous les visas nomades numériques ne sont pas créés de la même manière.

 

En Islande, par exemple, les candidats au programme doivent prouver qu’ils gagnent au moins 7 100 € par mois, tandis que le visa portugais demande aux personnes de rester dans le pays pendant au moins 16 mois au cours des deux premières années suivant l’approbation du programme.

 

Le visa de nomade numérique espagnol est en préparation depuis un certain temps, il semblerait que le gouvernement aura la législation d’ici la fin de l’année. On ne sait toujours pas exactement quelles règles entoureront le visa, mais on pense qu’il permettra aux nomades de vivre dans le pays pendant six à douze mois, avec la possibilité d’une prolongation.

 

Le visa D7 du Portugal est l’un des permis de séjour nomades numériques les plus anciens, ayant été lancé en 2007. Les candidats doivent gagner 9 870 € par an et avoir un numéro fiscal portugais et un compte bancaire. Le hic est que les candidats doivent pouvoir rester dans le pays pendant 16 mois pendant les deux premières années de leur séjour. Le processus de demande est assez long et les personnes doivent avoir une assurance maladie et une preuve d’adresse portugaise.

 

Des lourdeurs administratives et bureaucratiques sont fortes en Afrique centrale pour l’obtention d’un visa en amont d’un voyage. Le coût du visa peut être largement dissuasif. Un visa de 15 jours Express pour la République du Congo coûte 110 €. Un visa touristique de 30 jours en République du Cameroun coûte 125 €. Le Rwanda semble avoir pris conscience de ces freins à la mobilité.

 

Depuis le 8 mars 2020, les ressortissants des pays membres de l’Union Africaine, de l’Organisation internationale de la Francophonie et du Commonwealth sont exemptés des frais de visa pour les visas touristiques (entrée simple) pour le Rwanda. Ces ressortissants peuvent obtenir à leur arrivée au Rwanda un visa touristique gratuit d’une validité maximale de 30 jours (entrée simple). Par ailleurs, il existe un visa touristique valable qui couvre à la fois : le Kenya, l’Ouganda et le Rwanda.

 

L’ensemble de ces scénarios illustrent la grande diversité des stratégies que peuvent choisir de mettre en œuvre les Etats pour renforcer leur attractivité et attirer de nouveaux talents, prescripteurs, visiteurs. Ils constituent sans nul doute des ambassadeurs indirects. Et participent à un renouvellement du champ des « borders studies ».

 

La Centrafrique pourrait imaginer un Start-up visa, à travers une procédure simplifiée pour les investisseurs, fondateurs et collaborateurs de start-up qui veulent s’installer à Bangui et se positionner au cœur de l’Afrique qui innove et transforme ses frontières.


Suivez l'information en direct sur notre chaîne