Nourd Grégaza, ancien chef du groupe armé Parti du Rassemblement de la Nation Centrafricaine (PRNC), s’est évadé dans la nuit du 14 au 15 décembre 2025, de la maison de sûreté de l’Office central de répression du banditisme (OCRB), à Bangui.
Les premières informations relatives à cette évasion ont émergé dès le 15 décembre sur les réseaux sociaux. Plusieurs sources concordantes évoquent une exfiltration de l’ex-chef rebelle depuis son lieu de détention, où il était incarcéré depuis son arrestation en septembre 2024. Des contacts proches de la police et du parquet de Bangui ont confirmé les faits, tout en se refusant à livrer des précisions sur les circonstances exactes de cette fuite.
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Pour rappel, Nourd Grégaza avait été interpellé le 20 septembre 2024 à son arrivée à l’aéroport international de Bangui-M’Poko, après avoir purgé une longue peine de prison pour homicide en France, pays qui l’avait ensuite expulsé vers la République centrafricaine. Le parquet de Bangui avait alors indiqué que son arrestation faisait suite à un mandat d’arrêt international émis par les autorités judiciaires centrafricaines.
Sous sa direction, le PRNC est accusé d’avoir mené de nombreuses attaques armées dans le Nord-Est du pays, ciblant les forces de défense et de sécurité centrafricaines, leurs alliés ainsi que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA). Le groupe est également mis en cause pour des actes de pillage de biens civils, des incendies d’habitations et la prise en otage d’ingénieurs engagés dans des projets de désenclavement des régions du Bamingui-Bangoran, de la Haute-Kotto et de la Vakaga.
Sur le plan judiciaire, Nourd Grégaza était poursuivi pour complicité de meurtre, assassinat et plusieurs crimes de droit commun, des faits considérés comme de graves violations des droits humains. Son évasion intervient alors que de nombreuses victimes et organisations de défense des droits humains attendaient que justice soit rendue.
Cette disparition soulève des interrogations sur les dispositifs de sécurité au sein de l’OCRB, ainsi que sur la capacité des autorités centrafricaines à garantir la détention de personnes poursuivies pour des crimes majeurs. Elle ravive également les inquiétudes quant à la lutte contre l’impunité en République centrafricaine, dans un contexte sécuritaire déjà fragile.
Depuis cette disparition, aucune communication officielle n’a été faite par les autorités centrafricaines, alimentant interrogations et inquiétudes.
