À quelques semaines des élections groupées prévues en décembre, le climat politique se tend de plus en plus en République centrafricaine.
Le porte-parole du Bloc républicain pour la défense de la Constitution du 30 mars 2016 (BRDC), Martin Ziguélé, a tiré la sonnette d’alarme face à ce qu’il qualifie de « dérive dangereuse » du débat public, marqué selon lui par des menaces, des injures et une instrumentalisation de la question de la bi-nationalité visant certains membres de la plateforme de l’opposition.
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Dans un communiqué publié la semaine dernière, l’ancien Premier ministre et président du parti Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) a condamné avec fermeté les attaques verbales dont sont la cible plusieurs responsables du BRDC.
« Nous assistons à une montée inquiétante des discours de haine et de la désinformation à caractère personnel. La bi-nationalité, qui est une réalité dans notre société, ne peut pas être utilisée comme une arme politique pour disqualifier des compatriotes », a dénoncé Martin Ziguélé.
Le BRDC, coalition de partis et de mouvements politiques de l’opposition, se présente comme un défenseur des acquis de la Constitution du 30 mars 2016, adoptée après la transition politique post-crise. La plateforme milite pour le respect de la légalité constitutionnelle et pour des élections libres et inclusives.
Mais, à l’approche du scrutin, les tensions montent autour de la question de la nationalité de certains candidats potentiels. Plusieurs figures politiques sont accusées par leurs adversaires de posséder une double nationalité, une situation que certains considèrent comme incompatible avec certaines fonctions électives.
Pour Martin Ziguélé, ces accusations relèvent d’une stratégie d’exclusion politique.
« Ce débat n’a rien de juridique. Il vise à détourner l’attention des vrais enjeux du pays : la sécurité, la relance économique, et la réconciliation nationale », a-t-il ajouté.
Le BRDC appelle les autorités à garantir un climat électoral apaisé, fondé sur le respect des droits et libertés de tous les citoyens. « La compétition politique ne doit pas se transformer en un terrain de haine ou d’intimidation », souligne le communiqué.
L’opposition invite également les médias et la société civile à jouer pleinement leur rôle dans la préservation du débat démocratique, en privilégiant la vérification des faits et en refusant la propagation de discours discriminatoires.
Les élections groupées de décembre prochain s’annoncent cruciales pour l’avenir politique du pays. Elles devraient permettre le renouvellement des institutions locales et nationales, dans un contexte marqué par la persistance des défis sécuritaires et économiques.
Pour Martin Ziguélé et le BRDC, l’enjeu dépasse les simples rivalités partisanes. « Il s’agit de préserver l’esprit de la Constitution de 2016, qui incarne le choix du peuple centrafricain pour la démocratie et l’État de droit », a conclu le porte-parole.
