Une distribution d’aide tourne au drame au Niger, 20 morts

Une vingtaine de personnes ont été tuées et plusieurs blessées lundi dans une bousculade provoquée par une distribution de vivres et d’argent à des réfugiés et des personnes déplacées à Diffa, dans le sud-est du Niger.

« Malheureusement, il y a eu quinze femmes et cinq enfants qui sont décédées (…) dans ce drame regrettable », a déclaré à la télévision publique Issa Lémine, le gouverneur de Diffa, qui a rendu visite aux blessés admis dans des centres de soin de cette ville.

La bousculade a également fait une dizaine de blessés dont de nombreux enfants, selon la télévision.

Selon Issa Lémine, une première distribution « s’est bien terminée » dimanche à la Maison des jeunes et de la culture (MJC).

Ce lundi matin, une deuxième opération de ce type devait avoir lieu à « l’arène de lutte traditionnelle » qui « a été sécurisée pour la circonstance » mais les gens se sont plutôt dirigés vers le lieu de la distribution de la veille.

Donc, « très tôt, aux environs de 02H00 (01H00 GMT), les femmes se sont attroupées devant la MJC et à 06H00 (05H00 GMT) quand on a ouvert le portail, il y a eu un mouvement d’ensemble et beaucoup de personnes étaient tombées et ont été piétinées ».

« Nous avons un bilan provisoire de 20 morts, essentiellement des femmes et des enfants tués dans une bousculade pendant une opération de distribution de vivres et d’argent à la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de Diffa », la capitale régionale du sud-est du Niger, proche du Nigeria, avait auparavant expliqué un responsable médical.

Des sources humanitaires ont confirmé le nombre des morts et fait état d’une dizaine de blessés.

L’aide était offerte par Babagana Umara Zulum, le gouverneur de l’Etat nigérian de Borno (nord-est du Nigeria), qui est allé lundi visiter les sites de réfugiés nigériens ayant fui les attaques de Boko Haram et qui sont installés dans plusieurs zones de la région de Diffa depuis 2015.

Ce responsable avait déjà quitté Diffa avant la bousculade, a déclaré à l’AFP un officiel nigérien.

« On distribuait des vivres et de l’argent, à raison de 5.000 nairas (la monnaie nigériane – soit 15 euros) par personne. Il étaient des milliers, en majorité des réfugiés, qui avaient appris la nouvelle de la distribution et qui ont quitté leurs camps, situés parfois à une centaine de kilomètres pour venir à Diffa », a expliqué à l’AFP un habitant.

« Même de simples habitants de Diffa se sont rués pour espérer recevoir l’aide », a témoigné un autre.

« L’information sur la distribution s’était répandue dès les premières heures de la journée et des milliers de personnes ont envahi la cour et les environs de la MJC », a raconté à l’AFP un agent de la municipalité de Diffa qui se trouvait près des lieux du drame.

Du riz, de l’huile, des vêtements et de l’argent devaient être distribués aux réfugiés, a-t-il précisé.

– « Piétinés à mort » –

« Dès que les premières personnes ont reçu leur ration, la foule compacte a commencé à +bouillir+, les organisateurs ont été vite débordés : hommes, femmes, enfants ont commencé à se presser les uns contre les autres. Les plus faibles sont tombés par terre » et des enfants ont été « piétinés à mort », a affirmé cet agent.

« D’habitude, ce sont des représentants des bénéficiaires qui viennent chercher les aides à Diffa et repartent les redistribuer sur les sites, mais cette fois ce sont les réfugiés eux-mêmes qui ont décidé de parcourir des dizaines de kilomètres pour venir recevoir leur aide », a dit un élu local à l’AFP.

« Très vite, les secours sont arrivés pour évacuer les blessés vers différents centres de soin et pour acheminer les corps à la morgue de l’hôpital de Diffa » proche, selon un journaliste local.

La visite du gouverneur de Borno était la première d’un haut responsable civil nigérian dans la région de Diffa où il s’est rendu à Bosso, Garin-Wazan et Toummour, trois localités qui abritent plus de 100.000 réfugiés du Nigeria, sur un total de 300.000 dans toute la région.

En plus de l’insécurité liée aux attaques régulières de Boko Haram, Diffa est confrontée à de graves inondations provoquées par une crue de la Komadougou Yobé, la rivière qui sépare le Niger du Nigeria, qui ont déjà fait de plus de 20.000 personnes des sans-abri, selon les autorités locales.

Les eaux ont également dévasté des champs de poivrons et de riz, deux piliers de l’économie locale.

Au total, le Niger, un des Etats les plus pauvres du monde, abrite près de 450.000 réfugiés (Nigérians, Maliens et Burkinabé) et déplacés internes, chassés par les violences jihadistes ou des bandes armées, selon l’ONU qui s’inquiète du manque de fonds pour couvrir tous les besoins.

Certains réfugiés et personnes déplacées vivent au milieu d’une population déjà très pauvre.

Une distribution d’aide tourne au drame au Niger, 20 morts

Une vingtaine de personnes ont été tuées et plusieurs blessées lundi dans une bousculade provoquée par une distribution de vivres et d’argent à des réfugiés et des personnes déplacées à Diffa, dans le sud-est du Niger.

« Malheureusement, il y a eu quinze femmes et cinq enfants qui sont décédées (…) dans ce drame regrettable », a déclaré à la télévision publique Issa Lémine, le gouverneur de Diffa, qui a rendu visite aux blessés admis dans des centres de soin de cette ville.

La bousculade a également fait une dizaine de blessés dont de nombreux enfants, selon la télévision.

Selon Issa Lémine, une première distribution « s’est bien terminée » dimanche à la Maison des jeunes et de la culture (MJC).

Ce lundi matin, une deuxième opération de ce type devait avoir lieu à « l’arène de lutte traditionnelle » qui « a été sécurisée pour la circonstance » mais les gens se sont plutôt dirigés vers le lieu de la distribution de la veille.

Donc, « très tôt, aux environs de 02H00 (01H00 GMT), les femmes se sont attroupées devant la MJC et à 06H00 (05H00 GMT) quand on a ouvert le portail, il y a eu un mouvement d’ensemble et beaucoup de personnes étaient tombées et ont été piétinées ».

« Nous avons un bilan provisoire de 20 morts, essentiellement des femmes et des enfants tués dans une bousculade pendant une opération de distribution de vivres et d’argent à la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de Diffa », la capitale régionale du sud-est du Niger, proche du Nigeria, avait auparavant expliqué un responsable médical.

Des sources humanitaires ont confirmé le nombre des morts et fait état d’une dizaine de blessés.

L’aide était offerte par Babagana Umara Zulum, le gouverneur de l’Etat nigérian de Borno (nord-est du Nigeria), qui est allé lundi visiter les sites de réfugiés nigériens ayant fui les attaques de Boko Haram et qui sont installés dans plusieurs zones de la région de Diffa depuis 2015.

Ce responsable avait déjà quitté Diffa avant la bousculade, a déclaré à l’AFP un officiel nigérien.

« On distribuait des vivres et de l’argent, à raison de 5.000 nairas (la monnaie nigériane – soit 15 euros) par personne. Il étaient des milliers, en majorité des réfugiés, qui avaient appris la nouvelle de la distribution et qui ont quitté leurs camps, situés parfois à une centaine de kilomètres pour venir à Diffa », a expliqué à l’AFP un habitant.

« Même de simples habitants de Diffa se sont rués pour espérer recevoir l’aide », a témoigné un autre.

« L’information sur la distribution s’était répandue dès les premières heures de la journée et des milliers de personnes ont envahi la cour et les environs de la MJC », a raconté à l’AFP un agent de la municipalité de Diffa qui se trouvait près des lieux du drame.

Du riz, de l’huile, des vêtements et de l’argent devaient être distribués aux réfugiés, a-t-il précisé.

– « Piétinés à mort » –

« Dès que les premières personnes ont reçu leur ration, la foule compacte a commencé à +bouillir+, les organisateurs ont été vite débordés : hommes, femmes, enfants ont commencé à se presser les uns contre les autres. Les plus faibles sont tombés par terre » et des enfants ont été « piétinés à mort », a affirmé cet agent.

« D’habitude, ce sont des représentants des bénéficiaires qui viennent chercher les aides à Diffa et repartent les redistribuer sur les sites, mais cette fois ce sont les réfugiés eux-mêmes qui ont décidé de parcourir des dizaines de kilomètres pour venir recevoir leur aide », a dit un élu local à l’AFP.

« Très vite, les secours sont arrivés pour évacuer les blessés vers différents centres de soin et pour acheminer les corps à la morgue de l’hôpital de Diffa » proche, selon un journaliste local.

La visite du gouverneur de Borno était la première d’un haut responsable civil nigérian dans la région de Diffa où il s’est rendu à Bosso, Garin-Wazan et Toummour, trois localités qui abritent plus de 100.000 réfugiés du Nigeria, sur un total de 300.000 dans toute la région.

En plus de l’insécurité liée aux attaques régulières de Boko Haram, Diffa est confrontée à de graves inondations provoquées par une crue de la Komadougou Yobé, la rivière qui sépare le Niger du Nigeria, qui ont déjà fait de plus de 20.000 personnes des sans-abri, selon les autorités locales.

Les eaux ont également dévasté des champs de poivrons et de riz, deux piliers de l’économie locale.

Au total, le Niger, un des Etats les plus pauvres du monde, abrite près de 450.000 réfugiés (Nigérians, Maliens et Burkinabé) et déplacés internes, chassés par les violences jihadistes ou des bandes armées, selon l’ONU qui s’inquiète du manque de fonds pour couvrir tous les besoins.

Certains réfugiés et personnes déplacées vivent au milieu d’une population déjà très pauvre.

CHAN-2020: le Cameroun, pays-hôte, versé avec le Mali, le tenant marocain tire le Togo

Le Cameroun, pays-hôte en avril du Championnat d’Afrique des nations (CHAN-2020), a hérité d’un groupe où figure le Mali, selon le tirage effectué lundi à Yaoundé, tandis que le Maroc, tenant de ce trophée réservé aux joueurs évoluant sur le continent, affrontera le Togo.

Ainsi le Cameroun affrontera lors du match d’ouverture le Zimbabwe, mais il sera aussi opposé au Mali et au Burkina Faso dans le groupe A.

Outre le Togo, le groupe du Maroc est complété par le Rwanda et l’Ouganda.

La République démocratique du Congo (RDC) aura affaire à la Libye, au Congo et au Niger dans le groupe B. Et le groupe D sera composé de la Zambie, la Guinée, la Namibie et la Tanzanie.

La compétition, organisée du 4 au 25 avril dans trois villes du Cameroun (Yaoundé, Douala et Limbé), oppose seulement les footballeurs africains jouant dans leur championnat national sur le continent.

Elle doit servir de tour de chauffe avant la compétition reine du continent, la Coupe d’Afrique des nations (CAN), qui se jouera en 2021 au Cameroun, et fait figure de test de la capacité de Yaoundé à héberger une compétition internationale.

La Confédération africaine de football (CAF) avait retiré à ce pays, au dernier moment en novembre 2018, l’organisation de l’édition 2019 de la CAN, au profit de l’Egypte, en raison de retards dans les travaux d’infrastructures.

Alors que des doutes persistent sur la capacité du Cameroun a accueillir la CAN en 2021, le ministre camerounais des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, a assuré que son pays organisera cette compétition. « C’est une certitude », a-t-il asséné lundi soir lors du tirage au sort à Yaoundé.

Outre les infrastructures, le Cameroun doit accueillir ces deux compétitions au moment où il est confronté à deux sanglants conflits. Dans le nord du pays, le groupe jihadiste Boko Haram multiplie depuis 2013 les attaques, tuant civils et militaires. Les assauts se sont intensifiés ces derniers mois.

Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les forces de sécurité et des groupes séparatistes anglophones s’affrontent depuis trois ans, prenant en tenaille les populations. Le conflit a déjà fait plus de 3.000 morts et forcé 700.000 personnes à fuir leurs domiciles. Limbé, l’une des trois villes qui accueillent le CHAN-2020, est située dans la région du Sud-Ouest.

Les groupes du CHAN-2020:

Groupe A: Cameroun, Mali, Burkina Faso, Zimbabwe

Groupe B: Libye, RDC, Congo, Niger

Groupe C: Maroc, Rwanda, Togo, Ouganda

Groupe D: Zambie, Guinée, Namibie, Tanzanie

Foot: consternation au Portugal après les cris racistes envers Marega

Le monde du football et les dirigeants politiques portugais ont affiché lundi leur consternation et leur solidarité envers le joueur franco-malien du FC Porto Moussa Marega, qui a abandonné la veille la pelouse du Vitoria Guimaraes après avoir été victime de cris racistes.

« Moussa Marega a été la cible d’insultes racistes qui doivent être sévèrement punis », a réagi la Fédération portugaise de football, tandis que la Ligue s’est engagée à « tout faire pour que cet épisode de racisme ne reste pas impuni ».

« Nous devons tous exprimer notre solidarité envers lui et le refus total de ce type de comportement », a déclaré le Premier ministre Antonio Costa, alors que le président de la République Marcelo Rebelo de Sousa a mis en garde contre les conséquences « dramatiques » du racisme et de la xénophobie.

La Fédération malienne de football (Femafoot) a elle aussi affirmé son « soutien total et sa solidarité » à l’international de 28 ans, disant dans un communiqué avoir « suivi avec consternation et indignation les actes racistes dont a fait l’objet l’attaquant des Aigles du Mali ».

L’association portugaise SOS Racisme a, elle, demandé que les auteurs des cris racistes soient « sévèrement punis » mais s’est inquiété d’un phénomène qu’elle juge « transversal à la société portugaise ».

– Enquête de police –

De son côté, l’ancien star du football néerlandais Ruud Gullit a estimé que les deux équipes auraient dû quitter le terrain: « Ses coéquipiers auraient dû le protéger, tout comme l’équipe adverse, en disant +On quitte le terrain+. C’est ce qui me déçoit le plus », a commenté Gullit à Berlin en marge des Laureus World Sports Awards.

La police portugaise a indiqué qu’elle étudiait les images de surveillance captées à l’intérieur du stade afin d’identifier les supporters ayant insulté le footballeur du FC Porto.

Dimanche, l’attaquant de 28 ans a décidé de quitter le terrain à la 71e minute d’un match du Championnat du Portugal. Après avoir signé le but de la victoire 2-1 de son équipe (60e), il l’a célébré avec un des sièges noirs du stade qui lui avait été lancé depuis les gradins, ce qui lui a valu un carton jaune.

Puis, excédé par les chants racistes et les cris de singe qu’il a entendus, il a décidé de quitter la pelouse 11 minutes plus tard. Certains de ses coéquipiers et des joueurs adverses ont tenté de l’en dissuader, mais le joueur est quand même retourné aux vestiaires quelques minutes plus tard, escorté par des membres de l’équipe technique de Porto.

– « Nous sommes Marega » –

Ancien joueur du Vitoria Guimaraes (2016-2017), l’attaquant international malien, né aux Ulis (banlieue de Paris), a pénétré dans le tunnel menant aux vestiaires en pointant ses deux pouces vers le bas en signe de désapprobation en direction des gradins du stade de Guimaraes, après avoir adressé des doigts d’honneur au public.

Le lendemain, la presse sportive évoquait l’incident en Une pour prendre sa défense de façon unanime: « Crime » (O Jogo), « Nous sommes Marega » (A Bola), « Marega 5 – Racisme 0 » (Record).

Le Vitoria Guimaraes a réagi dans un communiqué pour affirmer qu’il comptait « censurer toute manifestation de violence, racisme ou intolérance ».

Exception notable au tollé provoqué par cette affaire, le principal groupe de supporters du Guimaraes a usé de l’ironie pour « féliciter la machine médiatique qui n’a vu que du +racisme+ contre un joueur mais pas le +racisme+ de ce même joueur », dans un message publié sur son compte Facebook.

« S’il y a eu des attitudes racistes envers Marega ou si Marega a provoqué les supporters du Vitoria, il faut condamner les deux », a réagi pour sa part le seul député d’extrême droite siégeant au Parlement portugais, André Ventura.

Les Etats-Unis saluent la lutte contre la corruption de l’Angola

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a salué lundi à Luanda la lutte contre la corruption engagée par le président angolais Joao Lourenço, notamment contre la famille de son prédécesseur José Eduardo dos Santos.

« En deux ans et demi au pouvoir, le président Lourenço a fait un travail formidable pour faire (de la corruption) un fantôme du passé », a déclaré Mike Pompeo lors d’une conférence de presse après s’être entretenu avec le président angolais.

Joao Lourenço « augmente la transparence, il aide les institutions financières à faire le ménage et poursuit » les coupables, a salué le secrétaire d’Etat américain en tournée en Afrique.

« Je suis optimiste dans le fait qu’il va continuer à libérer l’Angola de la corruption », a-t-il ajouté.

Depuis qu’il est président, Joao Lourenço, membre du parti au pouvoir depuis l’indépendance de l’Angola en 1975, a fait le ménage au sein des institutions, des entreprises publiques et de l’appareil sécuritaire du pays au nom de la lutte contre la corruption.

Plusieurs proches de son prédécesseur ont été directement visés.

La fille de l’ex-président, Isabel dos Santos, limogée de son poste de PDG du géant pétrolier public Sonangol, est accusée de fraude, détournement de fonds et blanchiment d’argent par la justice angolaise. Elle dénonce « une attaque politique ».

Son demi-frère, José Filomeno dos Santos, qui présidait le fonds souverain du pays, est lui jugé depuis décembre à Luanda pour détournements de fonds publics.

Pendant ses 38 ans au pouvoir (1979-2017), José Eduardo dos Santos a mis l’économie de son pays, un des plus pauvres du monde, en coupe réglée au profit d’une poignée de proches.

La corruption a « freiné pendant trop longtemps le vaste potentiel » de l’Angola, a encore estimé Mike Pompeo lundi.

« Nous sommes déterminés, nous faisons cela dans le monde entier, nous voulons que les transactions financières dans le monde soient transparentes », a-t-il ajouté, se disant prêt à « aider » l’Angola.

Ce pays d’Afrique australe figure au 146e rang sur 180 de l’indice de perception de la corruption de l’organisation Transparency International.

Le secrétaire d’Etat américain s’est également dit « encouragé » par les efforts du gouvernement angolais de privatiser 195 entreprises publiques, une décision qui « va grandement attirer des investissements privés ».

Il a en enfin remercié l’Angola qui a invité le président américain Donald Trump à se rendre dans le pays. « Il aimerait beaucoup venir ici », a déclaré Mike Pompeo, ajoutant cependant que « cette année était chargée car il s’agit d’une année électorale ».

Après trois ans d’administration Trump, Mike Pompeo est le plus haut responsable américain à effectuer une tournée en Afrique subsaharienne. Après le Sénégal et l’Angola, il est attendu lundi soir en Ethiopie jusqu’à mercredi.

Au Mexique, des enfants cancéreux en sursis faute de médicaments

A cinq ans, la petite Dhana est en sursis et se bat sur deux fronts : la leucémie lymphoblastique aiguë qui la ronge et la pénurie de médicaments qui sévit au Mexique.

A cause de cette carence, la fréquence des chimiothérapies a ralenti.

Ce fut le cas à la clinique gouvernementale de son Chiapas natal, dans le sud du pays. Cela continue aujourd’hui à l’hôpital pour enfants « Federico Gomez », à Mexico, où elle a été admise.

Les médicaments sont venus à manquer en septembre et octobre 2018, puis en février 2019. A cela s’est ajouté la fermeture, en août 2019, de sept des 17 usines du plus important producteur et distributeur de méthotrexate au Mexique, un élément majeur des traitements administrés.

« Le nouveau gouvernement avait pourtant promis qu’il n’y aurait plus d’interruption des traitements », explique à l’AFP le père de Dhana, Israel Rivas. « Ce n’est pas le cas ».

Et la situation s’aggrave. « Il n’y a pas eu une seule chimiothérapie possible en janvier », ajoute-t-il d’une voix nouée par l’inquiétude.

Dhana n’est pas la seule. Des parents de jeunes cancéreux ont pris contact avec son père via les réseaux sociaux. Ensemble, ils dénoncent la pénurie de méthotrexate, de vincristine et d’autres médicaments pour traiter cette maladie à travers le pays.

« A Federico Gomez, il y a 530 enfants concernés, mais dans tout le Mexique, il y en a beaucoup plus », s’emporte M. Rivas.

Il fait état de messages de parents vivant à Tijuana (nord), Oaxaca (sud), Puebla (centre), Mérida (est), Guadalajara (ouest), Minatitlan (sud), Acapulco (sud).

Selon les chiffres du ministère de la Santé, quelque 7.000 mineurs sont chaque année atteints de cancer.

S’ils bénéficient d’un traitement complet et rapide, le taux de survie peut dépasser 57,5% des cas.

– Le Cancer n’attend pas –

Mais pour Crisanto Flores, le père de Cristal, 3 ans et demi, le manque de médicaments est une option inconcevable.

De condition modeste, il a été contraint de déménager à Mexico afin que sa fille puisse y être soignée.

Et en janvier, il a traversé l’un des moments les plus critiques de la maladie de sa fille: le principal traitement nécessaire à la chimiothérapie de Cristal a manqué.

« Si la vincristine n’est pas disponible, la maladie va gagner du terrain », explique-t-il. La petite a déjà perdu l’usage d’un oeil.

Emmanuel Garcia, en Basse-Californie (nord), et Alejandro Barbosa, à Jalisco (ouest), vivent à près de 2.000 km l’un de l’autre.

Tous les deux se battent pour obtenir des médicaments.

« À Jalisco, il y a trois hôpitaux publics touchés par la pénurie de médicaments. Nous en achetons auprès de distributeurs certifiés par le gouvernement qui les convoient de l’étranger, ce qui est très coûteux », explique M. Barbosa de l’association « Nez rouge ».

Le prix de la vincristine a grimpé en flèche en raison de la pénurie. En moins d’un an, il est passé d’environ 440 (22 euros) à 2.220 pesos (110 euros).

Emmanuel Garcia a lui aussi rejoint le groupe des parents depuis décembre.

« Et qu’en est-il des autres dans le sud du Mexique ? », s’insurge-t-il.

-Une pénurie sans fin –

Pour se faire entendre, le 22 janvier, un groupe de parents d’enfants malades a bloqué l’accès à l’aéroport de Mexico.

Le lendemain, le président Andrés Manuel Lopez Obrador a été contraint d’aborder le sujet, mais sans rien proposer.

« Nous ne manquerons jamais de médicaments », a-t-il promis sans plus de détails. Le gouvernement explique en partie la pénurie par le démantèlement de l’ancien système d’achats gouvernemental qui était rongé par la corruption. Ces personnes et les entreprises « volaient (l’Etat) depuis longtemps », a déclaré le chef de l’Etat.

Des manifestations réunissant quelques familles ont eu lieu ces derniers jours, mais sans grand écho.

A Merida, capitale du Yucatan (sud-est), Flor Gonzalez, mère d’un enfant cancéreux, Remi, vit dans l’attente.

« Les médecins appliquent des traitements incomplets », dit-elle en relatant le cas d’un enfant qui a rechuté en raison du recours à un médicament de substitution.

Au Mexique, plus de 26,4 millions d’enfants n’ont accès à aucun type de sécurité sociale.

Une « assurance populaire », en place depuis 2003 et annulée en 2020, était l’un des programmes permettant à ces enfants de se faire soigner.

Municipales: Le choix d’Agnès Buzyn à Paris révèle les fragilités de la macronie

En choisissant Agnès Buzyn pour mener campagne à Paris, Emmanuel Macron improvise une solution d’urgence qui le prive d’un pilier du gouvernement, un choix révélateur des fragilités de la macronie, selon des analystes.

« Même s’il s’agit d’une personnalité appréciée, ce choix précipité démontre la fragilité du dispositif macronien. Cela ressemble à du rafistolage », commente auprès de l’AFP Jérôme Fourquet, le directeur Opinion et Stratégies de l’Ifop, en rappelant qu’encore vendredi, Agnès Buzyn affirmait ne pas vouloir être candidate.

« Alors que nous sommes en pleine épidémie de coronavirus et crise sociale dans les hôpitaux, la ministre quitte le navire en pleine tempête. Cela crée du scepticisme dans une partie de l’opinion, en particulier ceux qui sont concernés, comme les personnels hospitaliers », explique-t-il au sujet de la désormais ex-ministre de la Santé.

Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, on estime avoir fait le meilleur choix, capable de transformer une crise aiguë – le retrait de Benjamin Griveaux à la suite de la diffusion de vidéos intimes – en avantage.

« En quelques heures, nous avons compris que c’était la bonne candidate pour Paris », explique un proche du chef de l’Etat. « Pour preuve, la mobilisation fébrile du camp Hidalgo. Agnès Buzyn est le vrai remède à la maire sortante: ni sectaire, ni déconnectée », fait-il valoir.

« C’est maladroit. Cela témoigne d’un problème de vivier de La République en marche et même d’un certain désarroi de la majorité », juge au contraire le directeur de recherches au CNRS Luc Roban, interrogé par Ouest-France.

Le pouvoir a choisi pour remplacer Benjamin Griveaux « une personne sérieuse, solide, qui a le sens des responsabilités » mais « cela donne l’image d’une mesure prise en urgence pour des raisons politiques, alors que d’importants dossiers sont en attente », insiste-t-il.

– « Repli » –

Même scepticisme chez Jean-Daniel Lévy, directeur du département Politique et Opinion d’Harris Interactive, qui décrit un président « acculé ». « Il n’avait déjà pas eu la main avec Cédric Villani. Puis plusieurs candidats potentiels pour Paris ont refusé. Il a dû nommer quelqu’un qui risque de montrer une méconnaissance des enjeux parisiens », avertit-il.

Sans oublier que l’ex-ministre peut être critiquée pour sa gestion du dossier des urgences, où le conflit social dure depuis 11 mois.

La candidature d’Agnès Buzyn illustre l’évolution récente de LREM, selon l’expert en communication politique Philippe Moreau-Chevrolet, qui y voit « le repli sur un petit cercle de fidèles avec un profil politique, la volonté de cibler en priorité l’électorat de droite ».

A cela s’ajoute l’impact sur l’opinion de la succession des départs du gouvernement, Agnès Buzyn était la 17e ministre à partir depuis le début du quinquennat, souligne Jérôme Fourquet.

« La liste des départs s’allonge furieusement, ce qui crée une instabilité », explique le politologue de l’Ifop, en citant les cas récents de Jean-Pierre Delevoye, écarté pour avoir gardé un mandat rémunéré en même temps que son poste de « Monsieur retraites » au gouvernement, et de François de Rugy, démissionnaire après la révélation de dîners fastueux à l’Assemblée.

L’affaire Griveaux « arrive après les affaires Benalla, Ferrand, de Rugy… à chaque fois, des personnalités politiques de la majorité sont mises en cause en raison d’un certain mode de vie, d’une certaine jouissance du pouvoir », renchérit Luc Rouban.

« Cela renvoie l’image d’une classe politique un peu cynique, un peu vulgaire, qui peut donner le sentiment de jouer avec la démocratie, de jouer sur tous les tableaux. Ce côté un peu +cour de Louis XVI+. C’est, je le crains, une machine à alimenter le populisme », selon lui.

« Les catégories populaires, particulièrement, sont assez exigeantes sur ces questions de morale, de discipline. Or les crises politiques se multiplient, et toujours un peu sur le même registre », conclut le politologue.

Afrique du Sud: mea culpa de l’ex-président de Klerk après avoir « nié » la gravité de l’apartheid

Le dernier président sud-africain de l’apartheid, Frederik de Klerk, a fait son mea culpa lundi, après avoir provoqué une vive polémique dans le pays en « niant » la gravité du système ségrégationniste tombé officiellement en 1994.

Début février, Frederik de Klerk, dernier président blanc de l’Afrique du Sud (1989-1994), « a nié que l’apartheid était un crime contre l’humanité », selon un communiqué de sa fondation.

Ces propos ont provoqué l’ire des parlementaires du parti de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF), qui ont dénoncé la présence, le 13 février dans l’hémicycle, de M. de Klerk lors du discours annuel de la nation du chef de l’Etat Cyril Ramaphosa.

« Nous avons un meurtrier dans cette chambre », avait déclaré le leader de l’EFF, Julius Malema, avant de quitter le parlement en signe de protestation.

Le 14 février, Frederik de Klerk, 83 ans, a publié un communiqué pour dénoncer les « attaques au vitriol » de l’EFF et pour défendre sa position sur l’apartheid.

« L’idée que l’apartheid ait été un +crime contre l’humanité+ était et reste un projet de propagande initié par les Soviétiques et leurs alliés de l’ANC (Congrès national africain, au pouvoir depuis 1994) et du parti communiste pour stigmatiser les Sud-Africains blancs en les associant à de réels crimes contre l’humanité qui incluent généralement (…) le massacre de millions de personnes », avait-il affirmé.

« Quelque 23.000 personnes sont mortes dans des violences politiques en Afrique du Sud entre 1960 et 1994 », avait-il souligné.

Ces propos ont déclenché une très vive polémique en Afrique du Sud, profondément meurtrie par des décennies de régime ségrégationniste où la majorité noire n’avait pas les mêmes droits que la minorité blanche.

« Il est irresponsable (…) de débattre du degré d’horreur de l’apartheid », a souligné dimanche le très respecté Desmond Tutu, prix Nobel de la paix. « En se demandant si l’apartheid était un crime contre l’humanité », l’ex-président de Klerk « a rouvert de vieilles plaies », a dénoncé l’ancien archevêque.

Pressé de toute part, l’ancien président a été contraint lundi « de retirer » ses propos et de « présenter ses excuses pour la confusion, la colère et les blessures » qu’il a causées.

« Je suis d’accord » avec Desmond Tutu qu’il « n’est pas temps de pinailler pour savoir à quel point l’apartheid était inacceptable. C’était totalement inacceptable », a-t-il souligné.

Frederik de Klerk, pur produit du régime de l’apartheid, en avait précipité la chute en libérant en 1990 Nelson Mandela, héros de la lutte contre ce régime et avec qui il a partagé le prix Nobel de la paix en 1993.

Villageois tués au Cameroun anglophone: « un malheureux accident » dit l’armée

L’armée a démenti lundi que des militaires aient tué 22 civils dont des enfants il y a trois jours en zone anglophone, assurant que le drame était le résultat d’un « malheureux accident » après des échanges de tir entre forces de sécurité et rebelles sécessionnistes.

Cette version des militaires, qui ne parlent que de « cinq victimes » civiles, a immédiatement déclenché un tollé sur les réseaux sociaux.

Vendredi peu avant l’aube, des hommes armés – 40 à 50 portant tous des uniformes de l’armée et certains masqués, selon des témoignages recueillis par des travailleurs humanitaires contactés par l’AFP – ont attaqué le quartier de Ngarbuh, dans le village de Ntumbo, puis ont tué par balles et brûlé des habitants.

Dimanche, un représentant de l’ONU dans la province, avait assuré à l’AFP que 22 civils, dont 14 enfants, une femme enceinte et deux femmes portant des bébés, avaient été tués par « des hommes armés ».

L’opposition, ainsi que de nombreuses personnalités d’ONG de défense des droits Humain avaient aussitôt accusé l’armée, certains internautes diffusant d’horribles photos d’enfants aux corps calciné ou mutilés. Ces photos n’ont pas pu être authentifiées par l’AFP.

L’armée a catégoriquement démenti lundi, plus de trois jours après le drame. « Il s’agit tout simplement d’un malheureux accident, conséquence collatérale des opérations de sécurisation dans la région », a expliqué à l’AFP et dans un communiqué le porte-parole de l’armée, le colonel Cyrille Atonfack Guemo.

– Explosion de carburant –

Selon lui, quatre militaires et deux gendarmes qui effectuaient une « reconnaissance nocturne à pied » près d’une habitation « transformée en camp fortifié » et en stock d’armes, ont essuyé des « tirs nourris ». « Sept terroristes » ont alors été mis « hors d’état de nuire » lors de cette opération, selon lui.

Mais « les combats vont se poursuivre jusqu’à l’explosion de plusieurs contenants de carburant, suivie d’un violent incendie qui va affecter quelques habitations voisines », poursuit le colonel Atonfack, ajoutant: « Cet incendie a fait 5 victimes, dont une femme et 4 enfants, bien loin de ce qui est relayé dans les réseaux sociaux ».

« Ils ont tiré sur les gens et brûlé des victimes, leurs corps sont dans un horrible état », a assuré, sous couvert de l’anonymat, un travailleur humanitaire qui a recueilli des témoignages.

« Les gens nous ont appelés au téléphone pour dire que des militaires sont venus et ont cassé les portes, tiré sur ceux qui se trouvaient sur place et brûlé des maison », a affirmé lundi à l’AFP Louis Panlanjo, habitant de Ntumbo et membre d’une ONG locale. Environ 800 villageois « ont quitté les lieux pour se réfugier dans le centre ville », a-t-il ajouté lundi.

D’autres sources évoquent un bilan mortel bien plus élevé: l’avocat et militant des droits de l’Homme Agbor Felix Nkongho, parle de 32 civils tués. Un habitant, qui a requis l’anonymat, affirme que 35 corps ont été retrouvés et accuse l’armée, dans un entretien téléphonique avec l’AFP.

– « Monstres » –

Largement critiqué pour son mutisme, Yaoundé est finalement sorti du silence trois jours après le drame. « Cela nous a pris tout le week-end pour enquêter, c’est pour cela que nous ne réagissons qu’aujourd’hui », a plaidé le colonel Atonfack auprès de l’AFP.

Mais pour plusieurs personnalités, la version de l’armée passe mal.  » Incroyable!!!!!!!!!! Mais qui sont ces monstres ?!?!? Qui sont-ils ?!?!? D’où sortent-ils ?!?! », s’est émue sur Twitter l’opposante Edith Kah Walla, candidate à la présidentielle en 2011. « Après avoir nié le massacre, voilà comment l’armée traite les vies humaines », a-t-elle encore tweeté.

Pour le célèbre blogueur camerounais Florian Ngimbis « le déroulé des opérations tel que relaté fait plus penser à un mauvais scénario de série Z « , écrit-il sur le réseau social, assénant: « Ce serait drôle si les circonstances n’étaient pas si dramatiques ».

Depuis plusieurs années, l’armée camerounaise est accusée par des ONG internationales de défense des droits Humains de commettre des exactions contre des civils dans les deux régions anglophones, comme dans l’Extrême-Nord du pays où les militaires affrontent le groupe jihadiste Boko Haram.

Un sanglant conflit entre forces de sécurité et groupes armés anglophones séparatistes a fait plus de 3.000 morts et 700.000 déplacés en trois ans dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest peuplée principalement par la minorité anglophone camerounaise.

Lundi, le procès de sept militaires accusés d’avoir froidement exécuté en 2015 dans le nord deux femmes et leurs bébés, ajourné à de nombreuses reprises ces derniers mois, a repris à Yaoundé. A l’époque de ces assassinats, révélés par une vidéo, le gouvernement avait parlé de « fake news » et d' »horrible trucage », avant de se rétracter et arrêter les sept militaires.

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Coronavirus: traque de centaines de croisiéristes débarqués au Cambodge

Retrouver la trace des passagers désormais éparpillés pour endiguer une éventuelle propagation: l’opérateur d’un navire de croisière américain traquait lundi des centaines de voyageurs autorisés à débarquer la semaine dernière au Cambodge, après qu’une des passagères a été testée positive au nouveau coronavirus.

La compagnie Holland America, propriétaire du paquebot Westerdam, travaille « en étroite coordination » avec divers gouvernements, l’Organisation mondiale de la Santé et des centres de dépistage aux Etats-Unis « pour enquêter et suivre les personnes qui pourraient avoir été en contact » avec la touriste infectée.

Après avoir été refusés par plusieurs pays asiatiques par peur du coronavirus, les 1.455 passagers du paquebot avaient été autorisés à accoster jeudi dans le port de Sihanoukville au sud du Cambodge, une décision saluée par Donald Trump alors que de nombreux ressortissants américains se trouvaient à bord.

Plus de 1.200 croisiéristes avaient débarqué du navire dans les jours suivants, après avoir passé pour certains un rapide examen médical.

Le Premier ministre Hun Sen avait accueilli les premiers en personne, ironisant sur « la maladie de la peur » et assurant qu’aucun cas n’avait été détecté à bord.

Certains avaient même été autorisés à se rendre sur les plages de Sihanoukville ou à visiter en bus Phnom Penh, des clichés publiés par des médias locaux les montrant souriants et sans masque.

Mais, samedi, une passagère américaine de 83 ans, qui avait pris un avion pour la Malaisie pour rentrer chez elle, a été diagnostiquée positive à Kuala Lumpur.

Des dizaines d’autres voyageurs ont, comme elle, déjà quitté le Cambodge pour prendre le chemin du retour, laissant craindre une propagation de l’épidémie qui a déjà tué près de 1.800 personnes en Chine.

Face à cela, les autorités cambodgiennes ont intensifié les contrôles sur les personnes encore présentes dans le pays.

« J’ai de jeunes enfants à la maison (aux États-Unis, ndlr) et je ne voudrais pas risquer de les infecter », a relevé à l’AFP Christina Kerby qui a débarqué il y a quelques jours et se trouve actuellement à Phnom Penh.

– Interdiction de transit –

Tous les pays de la région mettent en place des mesures pour se protéger de l’épidémie.

La Thaïlande, qui avait refusé au Westerdam d’accoster, envisage d’interdire l’entrée sur son territoire aux passagers du paquebot, mais un certain nombre d’entre eux ont déjà transité par le royaume.

Singapour a, elle, placé en quarantaine deux de ses ressortissants qui se trouvaient à bord. La cité-Etat a annoncé qu’elle n’autorisera « aucun autre croisiériste à entrer ou à transiter ».

Les passagers du Westerdam avaient embarqué le 1er février à Hong Kong, où une personne est décédée et 60 ont été infectées. Ils devaient ensuite poursuivre leur voyage au Japon.

Mais, par crainte de l’épidémie, le paquebot s’était vu interdire d’accoster dans l’archipel nippon, puis à Taïwan, aux Philippines, sur l’île américaine de Guam et enfin en Thaïlande, avant d’être accepté par le Cambodge, proche allié de Pékin qui investit des milliards de dollars dans le royaume.

A bord du navire, il reste encore 233 passagers et 747 membres d’équipage.

« Nous allons prélever des échantillons sur l’ensemble de ces personnes afin qu’elles soient testées », a déclaré à l’AFP un responsable cambodgien, ajoutant qu’elles resteront confinées sur le paquebot jusqu’aux résultats.

Quant à la touriste américaine testée positive, elle est actuellement sous observation en Malaisie. Son mari a également été placé sous surveillance.

Le nouveau coronavirus a fait à ce jour 1.775 morts et contaminé plus de 70.500 personnes, essentiellement en Chine continentale.

Une réunion entre les ministres des Affaires étrangères chinois et de l’Asean (l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est) doit se tenir au Laos le 20 février, a appris l’AFP de sources concordantes.