L'enfer est pavé de bonnes intentions au forum dit de réconciliation nationale
Par Jean-Gualbert Togba - 28/04/2015
Par Jean-Gualbert Togba
Initialement, prévu pour le 27 avril au 04 mai 2015, le forum dit de réconciliation nationale est repoussée du 04 mai au 11 mai officiellement pour des raisons techniques d'organisation. De toute évidence, jouer l'Arlésienne autours du forum pour avoir l'assentiment des délinquants et terroristes à l'origine de l'hécatombe centrafricaine quant à leur participation, a éloigné l’espérance des uns qui entrevoyaient enfin une disposition d'esprit des autorités de la transition à mettre les pieds dans le plat pour donner un coup de fourmilière dans des mouvements armés.
Au premier abord, ce forum a été conçu et pensé pour que les centrafricains puissent discuter sur les problématiques de la paix et de revivre ensemble et devait être le feu sacré pour éteindre la furie diabolique des soudards. Mais analyse et réflexion faite, le chemin de Damas à la paix et au revivre ensemble qui allait commencer par une consultation à la base c'est à dire libérer la parole aux citoyens lambda pour exprimer leurs frustrations, leurs revendications, leurs attentes, exprimer leur vision de la paix et de revivre ensemble –seulement et seulement, une fois que le désarmement ait été fait au préalable - se réduit comme une peau de chagrin.
Presser comme un lavement, on assiste à réalité une course contre la montre pour satisfaire à une exigence de la France posant au préalable comme impératif le forum de la réconciliation comme condition sine qua nun aux élections, faisant du dialogue de réconciliation le forum de l'impunité dans sa conception actuelle - Charger la barque du forum comme les autorités l'ont fait équivaut à coup sûre à un naufrage, une attitude irresponsable à la mords-moi le nœud.
Qu'est-ce qu'on peut s'attendre de ce forum? Beaucoup de revendications pour pas grand-chose, les deux à la fois:
A ce propos, la tentation des «délices de Capoue» est trop forte: C'est faire le choix de la facilité au détriment de l'efficacité ou de la durabilité. Par voie de conséquence, le forum que les autorités ont déplacé d'intérêt et vidé de sa substance et qu'on nous présente ensuite comme clé en main de la résolution de crise, est très mal amorcée. Là où les uns pensaient trouver une solution miracle pour la paix est de pieds en cap, une vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà – Les autres, à l'image de la population laissés-pour-compte, se contenteront d'une simple conclusion. Autant dire que que l'observation des faits m'amène à affirmer que chaque forum en Centrafrique transforme les ruisseaux en grandes rivières. Conséquemment, les groupes armés se réconfortent pleinement dans les conclusions finales sans s'inquiéter ainsi donc, dont le forum dit de réconciliation nationale sera la cerise sur le gâteau. De toute évidence, si le forum de Brazzaville avec ses accords d'impunité n'ont inquiété personne, ce n'est pas le forum de Bangui qui nous dira le contraire.
Au premier abord, ce forum a été conçu et pensé pour que les centrafricains puissent discuter sur les problématiques de la paix et de revivre ensemble et devait être le feu sacré pour éteindre la furie diabolique des soudards. Mais analyse et réflexion faite, le chemin de Damas à la paix et au revivre ensemble qui allait commencer par une consultation à la base c'est à dire libérer la parole aux citoyens lambda pour exprimer leurs frustrations, leurs revendications, leurs attentes, exprimer leur vision de la paix et de revivre ensemble –seulement et seulement, une fois que le désarmement ait été fait au préalable - se réduit comme une peau de chagrin.
Presser comme un lavement, on assiste à réalité une course contre la montre pour satisfaire à une exigence de la France posant au préalable comme impératif le forum de la réconciliation comme condition sine qua nun aux élections, faisant du dialogue de réconciliation le forum de l'impunité dans sa conception actuelle - Charger la barque du forum comme les autorités l'ont fait équivaut à coup sûre à un naufrage, une attitude irresponsable à la mords-moi le nœud.
Qu'est-ce qu'on peut s'attendre de ce forum? Beaucoup de revendications pour pas grand-chose, les deux à la fois:
A ce propos, la tentation des «délices de Capoue» est trop forte: C'est faire le choix de la facilité au détriment de l'efficacité ou de la durabilité. Par voie de conséquence, le forum que les autorités ont déplacé d'intérêt et vidé de sa substance et qu'on nous présente ensuite comme clé en main de la résolution de crise, est très mal amorcée. Là où les uns pensaient trouver une solution miracle pour la paix est de pieds en cap, une vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà – Les autres, à l'image de la population laissés-pour-compte, se contenteront d'une simple conclusion. Autant dire que que l'observation des faits m'amène à affirmer que chaque forum en Centrafrique transforme les ruisseaux en grandes rivières. Conséquemment, les groupes armés se réconfortent pleinement dans les conclusions finales sans s'inquiéter ainsi donc, dont le forum dit de réconciliation nationale sera la cerise sur le gâteau. De toute évidence, si le forum de Brazzaville avec ses accords d'impunité n'ont inquiété personne, ce n'est pas le forum de Bangui qui nous dira le contraire.

© Journaldebangui.com
Jean-Gualbert Togba
Autant dire, la Centrafrique transformée en une cour de miracles là où la duplicité côtoie le mensonge, ayant comme défaut de cuirasse sa classe politique moribonde noyée dans un verre d'eau, manquant cruellement de fermeté et de stratégie politique pour reconquérir son espace nationale d'action. Une telle attitude laisse libre champs aux aventuriers opportunistes sortis de nulle part. D'ailleurs, là où l’hallali résonne, c'est que le forum tel que la transition nous livre dans son brut de décoffrage, porte à couper le sifflet à la population désabusée à qui l'on a encore manqué de donner une belle occasion d'extérioriser tout le mal qu'ils pensent de leurs élites et de leurs bourreaux, les groupes armés.
Tandis que qu'on assiste au tripatouillage pour le retour des vieux chevaux, l'ombre des démons est actionné pour terroriser une fois de plus, les Centrafricains portant encore les stigmates des terroristes et de leurs complices. Jumeaux comme dupent et Dupond, amis jusqu'aux crimes et jusqu'aux ténèbres, assoiffés de sucer jusqu'à l'os de la Centrafrique, qu'en cette période de recherche de solutions pour la paix véritable, nous pouvons affirmer avec certitude que l'enfer est pavé de bonnes intentions dans un forum dit de réconciliation conçu comme un moulin à paroles, un véritable panier de crabes. Ce forum a d'emblée du vent dans les voiles si un message politique très fort n'est pas lancé en direction des « destroyers ». Quoi qu'il en soit, nous assistons à l'envers du décor et je ne crois pas à un forum national inclusif/exclusif pour régler définitivement le problème des récurrentes crises politico-militaires centrafricaines sans occulter les vrais problèmes de l'impunité. C'est dire que, discuter ou évoquer l'insécurité/du massacre de la population/de la destruction de l’État ou encore de la cour pénale/spéciale de justice avec les groupes armés et leurs chefs, reviendrait à parler de la corde dans la maison du pendu, sans pourtant ramasser le revers de la médaille. Ainsi donc, le rôle de la justice dans la poursuite des délinquants terroristes se réduira au strict minima une fois qu’un armistice ait été décrété après qu'un accord de paix ait été signé avec les malfrats.
In extenso, Aussi dangereux que ça puisse paraître, l'introduction du cheval de Troie, le piège astucieux, dans ce forum à travers la participation des frères jumeaux, Djotodia et Bozizé, amis jusqu'aux crimes de sang et de leurs états-majors donnera le LA de la Centrafrique de demain et qu'il faudrait autant institutionnaliser la prise de pouvoir et le règlement de différend politique par les armes. Dans cette perspective, la paix que la Centrafrique recherche doit passer par une décision politique courageuse et j'emprunterais bien volontiers l'expression phare à certains hommes politiques, qu'on ne peut pas faire une omelette sans casser les œufs. Pour une fois, l’assertion prend tout son sens ici. Vu la profondeur de la crise et de son caractère répétitif - je dirais que la paix ne viendra qu'après avoir fait tomber les têtes de ceux qui ont cassé la paix et non manager la chèvre et le chou en même temps ou encore la carotte et le bâton en même, ça ne marchera plus. Il faudrait faire un choix courageux, c'est soit la carotte dans ce cas précis, ce serait une récompense, ou alors le bâton, dans le cas de la justice et non les deux à la fois. Jamais !
Pour ce qui est de la transition de Madame Catherine Samba qui a eu le déshonneur de conjuguer la médiocrité centrafricaine au féminin mettant désormais sur la même balance, hommes et femmes confondus dans la calamiteuse gestion des affaires de l’État, Cette transition se retrouve le dos au feu et le cœur au ventre mais aussi les deux pieds dans le même sabot. Avec cette transition qui n'a pas fini de nous livrer des spectacles désolants, les centrafricains doivent garder une poire pour la soif. Pour ma part, que la transition se consacre au désarmement et laisse la primauté de l'organisation de la réconciliation nationale aux nouvelles autorités issues des élections à venir.
C'est pourquoi il est impératif de ne pas renouveler cette transition ou même ne pas refaire une autre transition. Le droit d'inventaire que chacun peut à son aise établir en âme et conscience ressort inéluctablement un déficit de résultat et un échec d'atteindre les objectifs fixés. De cette façon une perte de temps qui s'ajoute au désespoir, consolide la faiblesse de l’État. Au lieu de battre le vent et multiplier les transitions, le souhaitable serait d'aller directement aux élections en étant pragmatique, s'adapter sur le terrain en fonction des difficultés, CAR MIEUX VAUT AVOIR UN(E) PRÉSIDENT(E) ÉLU(E) ISSUE DU PEUPLE QUAND BIEN MÊME DANS UN DÉSORDRE, QU'UNE TRANSITION AU TAQUET.
Que je ne sois pas vu comme beaucoup de mes compatriotes qui usent de leur temps pour apporter leurs analyses et critiques, comme des savonneuses de la planche ou encore des empêcheurs de danser ou de tourner en rond. Mais nous voyons tous ensemble le dessus du panier, pour une Centrafrique que nous aimons et voulons contribuer à sa renaissance.
L'objectif recherché est d'éviter que ce ne soit pas le déluge après la transition, une fuite en avant qui serait regrettable pour tant de sacrifice humain consenti pour rien du tout.
A chacun son métier et les vaches seront bien gardées!
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