Centrafrique: Hollande clôt en catimini l'opération Sangaris
Par L'Humanité - 16/05/2016
par L'Humanité
"Aujourd’hui, l’opération Sangaris se termine", a déclaré François Hollande. Il a salué « le courage exemplaire » des soldats. "Sangaris est une opération parfaitement réussie". Après quelques brèves heures sur le sol centrafricain, il est reparti vers le Nigéria pour parler de Boko Haram.
Le bilan de cette opération lancée fin 2013 n’est pourtant pas si flatteur. Les massacres ont continué longtemps après l’engagement des troupes françaises. Les élections présidentielles prévues ont été repoussées avant de se tenir fin 2015 sous haute surveillance militaire. Les tensions dans l’ex-colonie restent quotidiennes et il y a encore des centaines de milliers de déplacés.
Mais surtout depuis plus d’un an, ce sont les viols, notamment d’enfants, commis par des soldats français et casques bleus de l’ONU, qui ont fini de ternir l’opération Sangaris. Des militaires engagés en Centrafrique sont soupçonnés d’abus sexuels pour lesquels trois enquêtes judiciaires ont été ouvertes à Paris. "S’il y a des responsabilités, il n’y aura pas d’impunité", a simplement répété le président. Selon l’ONU, le nombre d’abus sexuels aurait augmenté l’an dernier avec 69 cas recensés, mais seuls les pays d’origine peuvent engager une procédure pénale. Le mois dernier, l’ONU rapportait des témoignages terrifiants : des soldats auraient forcé en 2014 des jeunes filles à avoir des rapports sexuels avec des animaux en échange d’une somme d’argent.
Le bilan de cette opération lancée fin 2013 n’est pourtant pas si flatteur. Les massacres ont continué longtemps après l’engagement des troupes françaises. Les élections présidentielles prévues ont été repoussées avant de se tenir fin 2015 sous haute surveillance militaire. Les tensions dans l’ex-colonie restent quotidiennes et il y a encore des centaines de milliers de déplacés.
Mais surtout depuis plus d’un an, ce sont les viols, notamment d’enfants, commis par des soldats français et casques bleus de l’ONU, qui ont fini de ternir l’opération Sangaris. Des militaires engagés en Centrafrique sont soupçonnés d’abus sexuels pour lesquels trois enquêtes judiciaires ont été ouvertes à Paris. "S’il y a des responsabilités, il n’y aura pas d’impunité", a simplement répété le président. Selon l’ONU, le nombre d’abus sexuels aurait augmenté l’an dernier avec 69 cas recensés, mais seuls les pays d’origine peuvent engager une procédure pénale. Le mois dernier, l’ONU rapportait des témoignages terrifiants : des soldats auraient forcé en 2014 des jeunes filles à avoir des rapports sexuels avec des animaux en échange d’une somme d’argent.

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C’est dans ce contexte que l’opération Sangaris doit se terminer, sans fanfare en décembre, après 4 années de présence. De plus de 2.500 militaires, Sangaris n’en compte déjà plus que 650. "Nos armées sont appelées sur d’autres fronts, toujours la zone du Sahel", mais aussi "la Syrie et l’Irak", a expliqué le président.
"Mais la France est et sera toujours là" dans le cadre de la force de l’ONU (Minusca) et de la mission européenne, a assuré François Hollande à son homologue centrafricain. Paris veut clairement rester omniprésente dans son ancienne colonie : "la France veut prendre la tête d’un groupe de bailleurs pour la Centrafrique", car "il n’y aura de sécurité que par le développement et il n’y aura de développement que par la sécurité", a expliqué le président.
La République centrafricaine a sombré dans le chaos en 2013, lorsque la Séléka, une hétéroclite coalition de rebelles venus du Nord, majoritairement musulmans, a chassé du pouvoir le président François Bozizé. Pillages, violences : la brève parenthèse Séléka a précipité l’effondrement d’un État déjà vermoulu, rongé par la corruption, dans un pays qui ne s’est jamais libéré de l’étroite tutelle néocoloniale exercée par Paris. En réaction aux exactions des hommes de la Séléka, des milices « anti-balaka », à majorité chrétienne, se sont constituées, avec dans leurs rangs des fidèles du président déchu. Très vite, ces groupes armés se revendiquant de « l’autodéfense » commettaient à leur tour des atrocités, alimentant le cycle infernal des représailles et des violences communautaires, poussant des milliers de musulmans à fuir le pays.
Faustin-Archange Touadéra est devenu le 20 février dernier le nouveau président de la République centrafricaine. Indépendant soutenu par le milieu enseignant et présenté comme le « candidat du peuple », Faustin-Archange Touadéra, 58 ans, a été le dernier premier ministre de l’ex-président François Bozizé, renversé en 2013 par la rébellion Séléka.
"Mais la France est et sera toujours là" dans le cadre de la force de l’ONU (Minusca) et de la mission européenne, a assuré François Hollande à son homologue centrafricain. Paris veut clairement rester omniprésente dans son ancienne colonie : "la France veut prendre la tête d’un groupe de bailleurs pour la Centrafrique", car "il n’y aura de sécurité que par le développement et il n’y aura de développement que par la sécurité", a expliqué le président.
La République centrafricaine a sombré dans le chaos en 2013, lorsque la Séléka, une hétéroclite coalition de rebelles venus du Nord, majoritairement musulmans, a chassé du pouvoir le président François Bozizé. Pillages, violences : la brève parenthèse Séléka a précipité l’effondrement d’un État déjà vermoulu, rongé par la corruption, dans un pays qui ne s’est jamais libéré de l’étroite tutelle néocoloniale exercée par Paris. En réaction aux exactions des hommes de la Séléka, des milices « anti-balaka », à majorité chrétienne, se sont constituées, avec dans leurs rangs des fidèles du président déchu. Très vite, ces groupes armés se revendiquant de « l’autodéfense » commettaient à leur tour des atrocités, alimentant le cycle infernal des représailles et des violences communautaires, poussant des milliers de musulmans à fuir le pays.
Faustin-Archange Touadéra est devenu le 20 février dernier le nouveau président de la République centrafricaine. Indépendant soutenu par le milieu enseignant et présenté comme le « candidat du peuple », Faustin-Archange Touadéra, 58 ans, a été le dernier premier ministre de l’ex-président François Bozizé, renversé en 2013 par la rébellion Séléka.
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